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Festival Enfances dans le monde : le cinéma au service des droits de l’enfant
Pascale Kramer, chargée de l'organisation du festival @BICE
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Festival Enfances dans le monde :
le cinéma au service des droits de l’enfant

Chaque année, le BICE organise le Festival de films documentaires Enfances dans le monde afin de sensibiliser les élèves et le grand public aux réalités diverses et souvent difficiles vécues par les enfants partout dans le monde.

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Pascale Kramer, chargée de l’organisation du Festival Enfances dans le monde nous en dit plus sur les origines et l’objectif de ce festival.

D’où est venue l’idée de créer un festival consacré à l’enfance ?

Pascale : Le festival a vu le jour en 2010. Sa création est partie d’une idée conjointe avec le président du BICE de l’époque, Yves-Marie Lanoë. Ce dernier souhaitait organiser un évènement pour célébrer la Journée mondiale des droits de l’enfant, qui a lieu tous les ans le 20 novembre. Il voulait projeter un film sur l’enfance afin de sensibiliser le public aux droits de l’enfant. De mon côté, dans le cadre de mon travail, je me rendais beaucoup à Los Angeles. Là-bas, j’avais assisté au DocuDay, un festival de film documentaire se déroulant sur une journée. J’y avais vu deux documentaires bouleversants : War Dance et Which Way Home.
Nous nous sommes donc dit : « et si au lieu de choisir un film on ne consacrait pas une journée entière à la projection de films documentaires, dévoilant le quotidien d’enfants partout dans le monde ». C’est comme cela qu’est né le festival Enfances dans le monde !
D’ailleurs, pour l’anecdote, les deux films qui m’avaient tant marqué à Los Angeles ont été projetés lors de la première édition du festival.

Quelle est la particularité du Festival Enfances dans le monde ?

Pascale : Il existe quelques festivals de film consacrés à la sensibilisation aux droits de l’homme (le FIFDH et Festival Cinéma et Droits Humains d’Amnesty International), mais le Festival Enfances dans le monde est – à ma connaissance – le seul festival consacré en France aux droits de l’enfant. Une autre particularité est tout le travail avec les scolaires que nous effectuons. Chaque année, un jury composé de jeunes de 14 à 19 ans, décernent – parmi 5 documentaires en compétition – le « Prix des jeunes ». Il s’agit d’une forme d’éducation à la citoyenneté où les jeunes s’investissent dans une réflexion autour des enjeux abordés dans ces films. Les critères de vote sont la qualité cinématographique du film, la découverte d’une réalité mal connue, la portée pédagogique et l’importance donnée à la parole de l’enfant.

En quoi le cinéma peut-il contribuer à sensibiliser les jeunes et les moins jeunes aux droits de l’enfant ?

Pascale : Les documentaires ont pour eux la force absolue de la vérité. Et cela est vraiment unique ! Les réalisateurs s’immergent totalement pendant plusieurs mois auprès des personnes dont ils racontent l’histoire. Bien sûr, il y a toujours un temps d’adaptation ; les enfants doivent les « apprivoiser ». Mais une fois qu’ils leur accordent leur confiance, les enfants libèrent totalement leur parole et oublient la caméra. Lors de la 5ème édition, nous avons diffusé Toto et ses sœurs (gagnant du prix des jeunes). Quand tu regardes ce documentaire, tu oublies la caméra, tu oublies que tu es au cinéma. Tu es plongé dans la vie du petit Toto. Cet enfant est incroyable, il te marque. Tout le monde connaît au moins certains droits fondamentaux des enfants (droit à l’éducation, à la santé, au bien-être, aux loisirs…). Mais grâce aux documentaires, tous ces droits prennent chairs, deviennent vraiment concrets.

Depuis que tu travailles à l’organisation de ce festival, gardes-tu en tête des moments qui t’ont vraiment marquée ?

Pascale : En 2013, un des documentaires récompensés par le jury des jeunes a été A mi lado de Jean-Cosme Delaloye. Ce film se déroule à Chureca au Nicaragua dans la plus grande décharge à ciel ouvert d’Amérique centrale. A travers les histoires bouleversantes de trois jeunes filles et femmes triant les déchets dans la décharge, se pose la question du lien parent-enfant dans un contexte des plus hostiles, hanté par la maladie, la drogue et la violence.
Jean-Cosme Delaloye s’était vraiment impliqué pour la réalisation de ce documentaire. Je me souviendrai toujours du moment où il a reçu le prix. Il était tellement ému que des jeunes aient choisi de récompenser son film.

Quel est ton souhait pour le festival dans les années à venir ?

Pascale : Depuis quelques années maintenant, le public scolaire commence à bien nous connaître sur Paris. D’année en année on commence à retrouver certains professeurs qui veulent absolument que leurs élèves assistent à ce festival. C’est très encourageant. Notre défi aujourd’hui est d’ouvrir davantage le festival au grand public. Et si dans quelques années, on arrive à exporter le festival dans d’autres villes de France, ce serait vraiment un bel accomplissement. Quand je vois comment on arrive à sensibiliser des élèves et des adultes depuis six ans, je pense que c’est notre rôle de montrer ces documentaires à un maximum de personnes !

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