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Massacre dans un foyer d’accueil au Guatemala
©Prensa Libre - Hemeroteca / Erick Avila
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Massacre dans un foyer d’accueil au Guatemala

39 jeunes filles sont décédées dans leur foyer au Guatemala, brûlées vives. Un flot de protestations ecclésiales et sociales s’est élevé. Ce foyer, géré par le Secrétariat du Bien Etre Social, était depuis plusieurs années dénoncé pour ses mauvais traitements. On craint, qu’une fois encore, les responsables de cette tragédie restent impunis.

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Tragédie dans un foyer d’accueil au Guatemala

Ouvert en 2010, le foyer Seguro Virgen de la Asunción (Foyer sûr de la Vierge de l’Assomption) est un foyer pour enfants situé à San José Pinula, à quelques kilomètres de la capitale Guatemala City. Il accueille des enfants orphelins ou abandonnés, des victimes de traite ou de violence intrafamiliale, ainsi que des jeunes en conflit avec la loi. Ses éducateurs ont plusieurs fois été dénoncés pour maltraitances et abus sexuels.

Le 7 mars, un mouvement de rébellion s’est déclenché dans l’aile des filles, certaines auraient pu mettre le feu à leur matelas. Craignant que les jeunes filles n’en profitent pour s’enfuir, les éducateurs ont bloqué les portes. 41 d’entre elles sont décédées dans l’incendie, plusieurs sont encore dans un état grave.

Indignation des instances ecclésiales qui demandent justice pour les victimes

L’indignation a gagné toute la société guatémaltèque et les instances religieuses ont exprimé publiquement leur incompréhension et demandé au gouvernement d’agir afin qu’une telle tragédie ne se reproduise plus.
Le jour même, l’ODHAG (Office diocésain pour les Droits de l’Homme de l’Archevêché de Guatemala, membre du BICE) exprimait sa profonde indignation quant à l’état déplorable des foyers d’accueil au Guatemala et exigeait la condamnation des responsables.
Le 9 mars, la Conférence des religieux et des religieuses s’unissait aux familles dans la douleur et demandait au gouvernement de rendre justice. Elle a été relayée par le Pape François, qui lors de l’Angélus du 12 mars exprimait toute sa compassion au peuple guatémaltèque.
Dans son communiqué du 15 mars, la Conférence épiscopale guatémaltèque relevait, elle, que « la mort tragique et les graves dommages subis par tant de jeunes filles qui auraient dû être, dans ce centre, en sécurité, respectées pour trouver l’aide et l’orientation qu’elles n’avaient pas trouvées dans leur famille et dans la société, n’auraient pas dû se produire ». Elle soulignait aussi que cet événement était le fruit d’un long processus de corruption et d’impunité au Guatemala.

Le BICE rappelle le Droit des enfants à être protégés

Le président de la République, Jimmy Morales, a ordonné la suspension du directeur du foyer et 3 jours de deuil national. Mais cela ne suffit pas.

Le BICE se joint à ce concert d’indignations et rappelle le droit de chaque enfant à vivre, survivre et se développer (art. 6 de la Convention des droits de l’enfant), le droit à être protégé contre toutes formes de violence (art. 19) et soigné (art. 24). Il appuie la Conférence épiscopale qui réclame des « réformes constitutionnelles » pour mettre fin à l’impunité et à la corruption et parvenir à un Etat de droit qui garantisse une justice impartiale et équitable, spécialement pour la protection des plus faibles.

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