La genèse d’une grande idée
L’idée naît en 1972. Le BICE existe alors depuis plus de 20 ans. C’est une organisation d’Église, qui mène des travaux et des actions de plaidoyer pour les enfants. Ses représentants sont présents au sein des institutions internationales et il compte des correspondants dans le monde entier.
Mais pour son Secrétaire général, le chanoine Moerman, les actions réalisées ne sont pas à la hauteur des nouveaux maux dont souffrent les enfants, notamment dans le Tiers-monde. Convaincu du rôle majeur que les ONG peuvent jouer, il lance l’idée d’une Année internationale de l’enfant. Le président du BICE, Michel Falaise, lui emboîte le pas. Il écrit au Secrétaire général de l’ONU pour lui soumettre le projet. On est en 1973. La route est encore longue.
Le ralliement des gouvernements et des ONG
Après deux ans d’intenses démarches auprès des gouvernements, de l’ONU et des ONG, une date est enfin proposée. 1979, qui célèbrera les 20 ans de la Déclaration des droits de l’enfant sera l’Année internationale de l’enfant. Plusieurs pays se disent partants (Norvège, Pays-Bas, Inde, Argentine, plusieurs pays d’Europe de l’Est et d’Afrique) ainsi qu’un grand nombre d’ONG.
En décembre 1976, l’ONU ratifie finalement le projet d’Année internationale de l’enfant. Le BICE et l’UNICEF en définissent le concept. Il n’y aura pas de grande conférence mondiale, mais des opérations effectives en faveur des enfants, dans tous les pays. Le chanoine Moerman préside le comité de pilotage qui compte pas moins de 1000 personnalités de 115 pays, dont 81 ministres en fonction.
Peu à peu, une vision commune se dégage, qui porte en elle, les prémices de la future Convention relative aux droits de l’enfant (adoptée 10 ans plus tard, en 1989) : « L’enfant est une personne de plein droit, apte à participer à son propre développement et nécessitant une protection contre ce qui lui nuit. »
Le BICE au cœur de l’Année internationale de l’enfant
Le BICE met toutes ses forces dans la réussite de cette année internationale de l’enfant. Groupes de travail et colloques, contributions d’experts, plaidoyer de ses représentants à New-York, Genève et Paris… Fort de l’impulsion donnée par l’élan international, il multiplie les échanges sur les sujets qui lui tiennent à cœur : le respect de l’enfant en rupture familiale et sociale, l’évolution de l’image de l’enfant, le rôle des parents dans la transmission de la foi ou encore la vision chrétienne de l’enfant et de ses droits.
Toutes ces contributions dessinent l’idée que le BICE se fait du respect dû à l’enfant, dans la culture, les institutions, la vie du couple et de la famille, la vie économique et sociale, l’éducation… « Cet enfant qui nous éduque… », tel est l’intitulé du colloque organisé à la fin de cette Année internationale de l’enfant. Il montre combien la vision du BICE est novatrice et ce qu’elle dit d’essentiel au monde : l’enfant est plus grand, plus précieux que les systèmes, que les valeurs et même que les personnes qui sont à son service.