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Comme le souligne Stefan Vanistendael, la diffusion rapide du concept de résilience n’a pas toujours été en accord avec son essence complexe et profondément humaine. Une trop grande simplification conduit à une mauvaise compréhension du terme. Et de ce fait, à une utilisation incorrecte. Ainsi, afin d’introduire ce qu’est la résilience de manière appropriée, nous vous proposons ci-dessous une série d’images. Les premières illustrent les perceptions erronées les plus répandues de ce concept. Les secondes à l’inverse le définissent précisément.

Les fausses représentations de la résilience en images

Un exploit ou un miracle

Images de non-résilience

La résilience n’est pas une action héroïque, un exploit impossible, un miracle, encore moins une action qui se génère dans la solitude. Elle se développe jour après jour grâce aux petits gestes et aux actions quotidiennes de la personne et de sa communauté. Une personne qui a été résiliente à un moment difficile de sa vie voit plus tard cette situation d’un œil différent. Lui donnant un sens d’apprentissage et de croissance.

Seulement pour les super-héros

images non-résilience

La résilience est une capacité et nous pouvons tous la développer. Cela ne signifie pas pour autant que son développement dépend uniquement de la force de volonté ou de l’attitude optimiste de la personne. La résilience ne croit pas aux super-héros ou aux personnes qui n’ont pas besoin des autres. Pour que le processus de résilience se développe, il faut l’intervention d’au moins une personne de notre entourage qui croit en nous et qui a le désir désintéressé de nous aider. C’est l’origine du terme « tuteurs ou facilitateurs de résilience » : des personnes qui, consciemment ou non, aident les autres à devenir résilients.

Une question de force et de résistance

images non-résilience

Nous associons souvent la résilience aux concepts de force ou de résistance avec des expressions telles que « résister avant toute chose » ou « nous devons survivre à cette période difficile ». Cette vision est antagoniste de la résilience, car elle fait de la personne l’objet de son destin, la laissant dans une situation de passivité face aux événements qu’elle vit et où elle ne peut rien faire d’autre que résister. Au contraire, la résilience invite à mettre en action toutes les ressources de la personne et de son environnement en faveur d’un changement qui permet de donner du sens à la douleur qu’il ne s’agit pas de nier.

Un objectif de gloire

images non-résilience

Une autre fausse interprétation de la résilience consiste à penser que les personnes résilientes sont celles qui connaissent le succès ou la gloire, ce qui par exemple peut se traduire par la réussite financière.

Selon Friedrich Lösel, les personnes résilientes sont celles qui sont en harmonie avec ce qu’elles sont, se sentent utiles dans leur communauté et sont reconnues socialement. De ce point de vue, associer la résilience au succès est réducteur et ne l’explique pas complètement.

Une formule magique

images non-résilience

Les processus de résilience peuvent être renforcés ou limités par des facteurs culturels et contextuels. Concevoir la résilience comme un schéma préconfiguré ou une formule magique (qui marcherait sur tout le monde) est donc loin de l’essence du concept. En outre, la résilience ne vise pas à éliminer les problèmes, la vulnérabilité ou les risques. Elle se concentre sur le renforcement des ressources qui existent déjà chez la personne et dans son environnement (facteurs de protection) pour renverser les situations difficiles. Chaque personne étant différente, les processus de résilience s’adaptent à chacune.

Mais, si rien de tout ceci n’est de la résilience, qu’est-ce que la résilience ?

La résilience en images

Apprendre

images de la résilience

La résilience implique un apprentissage de la part de la personne et de son environnement.  Dans un processus de résilience, le sujet (re)-devient actif, développe sa capacité de croissance et découvre de nouvelles compétences ou de nouveaux talents qu’il ignorait avoir. Par exemple : la créativité, la flexibilité, les compétences sociales, l’altruisme ou la solidarité, etc.

Croître et se transformer

images de la résilience

L’image du papillon et de son développement nous rappelle que la vie est dynamique. Elle ne s’arrête pas et ne revient jamais au point de départ. Par conséquent, la résilience ne consiste pas à repartir de zéro ou à revenir au point de vie antérieur à la situation difficile, car cela est impossible.

Les processus de résilience conduisent la personne et son environnement à des changements positifs, avec de nouveaux objectifs qui n’avaient peut-être jamais été fixés auparavant.

Valoriser les plaies

images de la résilience

La photographie représente l’art japonais du kintsugi, qui consiste à réparer les pièces de poterie cassées en recouvrant les fissures d’or. Elles ne sont pas cachées mais au contraire rendent chaque pièce unique et précieuse.

La résilience ne cherche pas à nier la douleur, elle en cherche le sens. Elle donne de la valeur à cette expérience difficile en permettant l’émergence d’éléments positifs.

Changer de regard

images de résilience

La photographie montre un soldat et deux enfants. Habituellement, l’image du soldat est associée à la guerre et à la destruction. Dans ce cas, les enfants ont dépassé cette idée préconçue et ont offert un cadeau au soldat.

La résilience nous invite à aller au-delà de nos préjugés, de notre vision négative des choses. Cela consiste à porter un regard réaliste, mais plein d’espérance.

Naviguer dans les torrents

images de résilience

Boris Cyrulnik définit la résilience comme l’art de naviguer dans les torrents. En d’autres termes, il ne s’agit pas d’éviter la tempête, mais plutôt de fournir les outils nécessaires pour que la personne ou sa communauté sache comment naviguer à travers les difficultés.

Pour aller plus loin…

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