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Aide psychologique en Arménie
© Arevamanuk
Publié le

2024-2025. Offrir des perspectives d’avenir aux enfants déplacés en Arménie

Le BICE continue son action en faveur des enfants et familles déplacés du Haut-Karabakh en Arménie. Ayant vécu de multiples traumatismes, beaucoup ont besoin d’être accompagnés sur le plan psychologique. Un travail que nous menons avec notre partenaire local, Arevamanuk.

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Le 19 septembre 2023, après un blocus de plus de neuf mois du corridor de Lachine (seule route entre l’Arménie et le Haut-Karabakh), l’Azerbaïdjan a lancé une attaque éclair contre plusieurs sites de l’enclave, prenant rapidement le contrôle de ce territoire. Les semaines suivantes, plus de 100 000 personnes (presque la totalité de la population arménienne du Haut-Karabakh), dont près de 30 000 enfants, ont fui en masse vers l’Arménie, en quête de sécurité. Orientées vers différentes zones du pays, elles sont plus de 4 500 à avoir été accueillies dans la région de Shirak où Arevamanuk est basée.

Accompagnées par les autorités locales pour la recherche d’un logement et la scolarisation des enfants, les familles déplacées ont aussi reçu une aide d’urgence du milieu associatif à laquelle le BICE et Arevamanuk ont participé. Nos ONG ont fourni des denrées alimentaires, des produits d’hygiène, des fournitures scolaires, des vêtements et des couvertures d’hiver, ainsi qu’une attention psychologique suivie d’une orientation sociale.

Diagnostic sur la santé mentale des enfants

Ce premier accompagnement a permis à notre partenaire local d’analyser l’impact des événements traumatiques vécus – déplacements parfois multiples, combats, décès des proches, privations dues au blocus – sur la santé mentale des enfants. Des sentiments intenses de tristesse, d’anxiété, de peur et de colère, repli sur soi, hyper-vigilance…  sont en effet observés.

Dans ce contexte et afin que ces traumatismes n’affectent pas leur développement et leurs capacités à apprendre, à se socialiser, il est indispensable d’agir vite et de manière durable. Et ce, en nous appuyant sur nos expertises et savoir-faire en matière de résilience appliquée et de soutien psychologique en situation de guerre et d’exil. Ajoutons que parallèlement aux séances individuelles et en groupe menées en direction des enfants, nous travaillons avec les parents et les enseignants, piliers essentiels du rétablissement des enfants.

Lancement en janvier 2024 du projet de 2 ans « Renforcer la résilience des enfants et des familles affectés par le conflit armé »

Accompagnement psychologique basé sur l’approche résilience

200 enfants soutenus

Les psychologues d’Arevamanuk animent des ateliers basés sur l’approche thérapeutique de la résilience pour 200 enfants. Dix séances par groupe de 5 à 10 enfants sont prévues. Un nombre d’ateliers qui pourrait évoluer en fonction des besoins de chacun. Lors des séances, les enfants travaillent sur l’expression et la gestion de leurs émotions, leurs ressources internes et externes, la confiance en eux, la cohésion familiale, leur perception de l’avenir… Les enfants les plus fragilisés – une soixantaine – bénéficient d’un soutien psychologique individuel.

Aider les mères à dépasser leurs traumatismes

En prise elles-mêmes avec leurs propres traumatismes, liés à la situation, les mères n’arrivent souvent plus à être disponibles émotionnellement pour leurs enfants. Afin de les aider à dépasser leurs difficultés psychologiques, Arevamanuk accueille une quarantaine de mamans en séances de thérapie de groupe (environ 8 séances en groupes de 10). Des séances individuelles sont aussi proposées.

Des enseignants formés pour une meilleure intégration

Vingt enseignants ayant des enfants déplacés de force du Haut-Karabakh dans leurs classes sont sensibilisés à l’impact du traumatisme sur l’apprentissage et le comportement des enfants (6 réunions). Ils se familiarisent avec les grandes lignes de l’approche résilience. Et réfléchissent en groupe aux adaptations possibles pour mieux intégrer les enfants concernés. 

Soutien socio-économique des familles

Un soutien humanitaire est distribué à 50 familles dont les conditions de vie sont particulièrement précaires. Un travailleur social les aide également à accomplir différentes démarches administratives : l’accès à l’aide publique, y compris médicale, la demande d’un statut spécial, les inscriptions scolaires, etc.

Notre partenaire accompagne aussi 40 mères dans un processus de réinsertion professionnelle. En raison des résultats satisfaisants obtenus pendant la phase 1 du projet – sur 21 femmes accompagnées, 19 ont trouvé des revenus complémentaires -, cet accompagnement est organisé selon le même schéma :

  • sélection sur un entretien de motivation ;
  • accompagnement psychologique avant et pendant le processus de formation ;
  • organisation de 10 formations sur les différents aspects de réinsertion professionnelle  (rédaction de CV, préparation des entretiens d’embauche, gestion de carrière, compétences informatiques, analyse de marché du travail local, renforcement des compétences professionnelles, etc.) ;
  • orientation individualisée des femmes, notamment vers une formation professionnelle courte ou un stage ;
  • soutien à l’élaboration d’un business plan, achat de matériel et soutien à l’installation pour 10 femmes ;
  • suivi individualisé du processus de réinsertion. 

Transfert de compétences à d’autres structures

Spécialiste de l’approche thérapeutique basée sur la résilience, Arevamanuk forme d’autres structures dans les régions arméniennes de Shirak, Lori, Tavush et Gegharkunik, particulièrement concernées par l’arrivée de familles déplacées du Haut-Karabakh. Elle prévoit ainsi de former 40 psychologues et travailleurs sociaux lors de quatre formations de quatre jours. Un suivi, avec l’étude de cas concrets, est également programmé.

L’approche résilience sera également valorisée lors de différentes réunions et conférences professionnelles. Notamment dans le cadre du Child Protection Network et de l’Unicef Child Protection Group, dont Arevamanuk fait partie.

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