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Burkina Faso enfants familles déplacés internes pour fuir les conflits armés
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Burkina Faso. Aide aux enfants déplacés et à leur famille

Le BICE renforce en 2023 son soutien à son partenaire au Burkina Faso dans la cadre d’un projet d’accompagnement alimentaire et psychosocial en direction d’enfants déplacés internes et de leurs familles. Une aide aux communautés hôtes est également apportée.

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« Trop souvent, le déplacement et la faim constituent une double peine. Les personnes contraintes de fuir laissent derrière elles leurs champs et leurs bétails. De nombreuses familles déplacées rapportent qu’elles ne mangent plus qu’une seule fois par jour, afin de permettre aux enfants d’avoir deux repas », a déclaré en septembre 2022 Hassane Hamadou, directeur au Burkina Faso du Conseil norvégien pour les réfugiés. Une réalité douloureuse que vivent depuis la fin des années 2010 de plus en plus de Burkinabés, contraints de fuir les groupes armés non étatiques, qui concentraient jusqu’alors leurs attaques sur les pays voisins, le Mali et le Niger.

En 2022, ces attaques en forte augmentation* ont provoqué la fuite de plus de personnes pendant les six premiers mois de l’année que durant tout 2021. Aujourd’hui, le Burkina Faso compte près d’une personne sur dix déplacée, soit près de 2 millions. 53 % d’entre elles sont des femmes**.

La crise du déplacement dans ce pays apparaît ainsi comme l’une des trois crises dans le monde au développement le plus rapide. Parallèlement, le taux d’insécurité alimentaire sévère a presque doublé par rapport à 2021, avec plus de 600 000 personnes en situation d’urgence alimentaire.

Le BICE s’engage auprès des enfants vulnérables déplacés dans le Centre Nord et les Hauts-Bassins

Dans ce contexte, le BICE, déjà mobilisé en 2022 auprès de la Commission internationale catholique pour les migrations (CICM) et de la Commission épiscopale pour la pastorale des migrants et des réfugiés au Burkina Faso (CEPMR), a décidé de renforcer son soutien aux enfants déplacés internes dans deux régions du Burkina Faso difficiles d’accès. Dans le Centre Nord, où le nombre de personnes déplacées internes dans la seule ville de Bourzanga s’élève actuellement à 45 000. Et dans les Hauts-Bassins, où plus de 60% des 51 000 déplacés sont des enfants et des femmes.

« Dans ces zones, la situation sécuritaire est préoccupante. Nous y avons vu se développer plusieurs problèmes ces derniers mois. Les risques d’embrigadement par les groupes armés sont élevés. Les violences (viol, violences physiques, mariages d’enfants, etc.) ont augmenté. La mendicité juvénile est à la hausse. Et l’absence d’actes de naissance chez de nombreuses personnes déplacées est un réel problème », soulignent nos partenaires sur le terrain.

Deux espaces Amis des enfants (EAE)

Pour répondre au mieux aux besoins des familles déplacées, le BICE renforce en 2023 son soutien à l’espace Amis des enfants (EAE) de Bourzanga et appuie la création d’un lieu similaire à Karangasso.

Ainsi, dans le premier espace, l’accueil passe de 130 à 500 enfants, avec la participation des parents. Des jeux, activités récréatives, séances d’éducation sanitaire et de sensibilisation y sont organisés, coordonnés par deux travailleurs sociaux épaulés par des bénévoles. Un soutien psycho-social y est proposé. Et des cours d’éducation non-formelle (dont l’alphabétisation et les bases en mathématiques) y sont dispensés pour les enfants non-scolarisés. Dans les Hauts-Bassins, l’espace créé à Karangasso, également d’une capacité d’accueil de 500 enfants, fonctionne sur le même modèle. Il intègre de surcroît un service psychosocial mobile qui se rend dans les villages alentours.

De plus, afin d’améliorer encore la qualité des interventions et l’appui fourni aux enfants et aux familles, les quatre travailleurs sociaux et les vingt bénévoles sont formés à la protection de l’enfance et à la gestion d’un EAE. Cette formation complète celle de Tuteurs de résilience organisée en 2022 par le BICE et l’université catholique du Sacré-Cœur de Milan en direction des acteurs sociaux au contact chaque jour des enfants vulnérables.

Sensibilisation des personnes déplacées internes et des communautés hôtes sur la protection des enfants en situation d’urgence

Parallèlement, à Bourzanga, 20 volontaires mènent tout au long du projet des séances d’information auprès des communautés déplacées et hôtes sur la prévention de la violence, la protection des enfants en situation d’urgence et l’éducation à la paix.

À Karangasso, des équipes mobiles communautaires vont à la rencontre des familles en situation de grande vulnérabilité dans les villages avoisinants. Les objectifs : identifier les enfants non-scolarisés et les accompagner vers un retour à l’école formelle ou non-formelle, sensibiliser le plus grand nombre sur la protection des enfants et orienter ceux qui en ont besoin vers des services sociaux ou psycho-sociaux adaptés.

Distribution de riz et d’huile pour répondre à l’insécurité alimentaire grandissante

100 ménages en situation de grande précarité des communes de Bama et de Karandasso dans les Hauts-Bassins vont bénéficier d’une aide alimentaire. 50 kg de riz et 20 litres d’huile chacun. Une action essentielle étant donné la détérioration de la situation dans le pays. Selon le Programme alimentaire mondial, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire au Burkina Faso pourrait en effet atteindre près de 2,9 millions d’ici juillet. Et les personnes déplacées internes sont particulièrement touchées en raison de la perte de leurs récoltes, de leurs bétails et de leurs sources de revenus.

* En juillet 2022, notamment, 17 enfants et 134 adultes ont été tués dans des attaques terroristes.

** Extraits d’une déclaration publiée par 28 organisations d’aide internationale le 5 septembre 2022.

Découvrir toutes les actions du BICE en faveur des enfants déracinés, ici.

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