L’impact de plus en plus dévastateur du conflit au Mali sur les enfants
La communication orale présentée par le BICE et le BNCE-Mali a relayé les préoccupations soulevées par l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali. Ces inquiétudes portent sur :
-l’insécurité persistante dans les régions du centre et du nord qui continue à avoir un impact dévastateur sur les enfants et donné lieu à des violations graves à leur égard ;
-la poursuite du recrutement et du ré-enrôlement des enfants par les groupes armés et djihadistes ;
-la privation du droit à l’éducation ;
-l’augmentation de la traite des enfants et des pires formes du travail des enfants dans les sites miniers du pays, notamment dans les mines d’or de Gao et de Kidal, où 6 000 enfants sont exposés à l’exploitation économique, à la violence sexuelle, physique et psychologique.
La Covid-19 aggrave une situation déjà obérée
La crise sanitaire a entrainé une détérioration du pouvoir d’achat des populations majoritairement présentes dans le secteur informel impacté par les mesures de restrictions. Le BICE et le BNCE-Mali ont rappelé qu’elle a également provoqué la déscolarisation forcée des enfants, amplifiant ainsi le phénomène de privation du droit à l’éducation causé par l’insécurité au Centre et au Nord du pays. Il a d’ailleurs été observé des mouvements de migration des enfants et des adolescents vers Bamako où la prostitution augmente chez les filles. Les grossesses précoces et les abandons de bébés deviennent un fléau. Le taux des enfants en contact avec le système de justice augmente alors que les services psychosociaux et juridiques d’accompagnement fonctionnent de façon limitée.
Le BICE et le BNCE-Mali appellent les autorités de la Transition au Mali à :
-accélérer le processus d’adoption des trois avant-projets de loi relatifs au Code de protection de l’enfant, à la traite des personnes et au trafic illicite de migrants seront adoptés ;
-mettre en place un plan stratégique pour sauver les enfants et les jeunes de la situation actuelle du pays.
La résolution 46/28 adoptée à l’issue de la session sur l’assistance technique et renforcement des capacités dans le domaine des droits de l’homme au Mali a prévu un débat pour évaluer l’évolution de la situation des droits de l’homme dans le pays, lors de la 49e session du Conseil des droits de l’homme en mars 2022.