Pour une justice qui éduque et réinsère l’enfant en conflit avec la loi
Sans ignorer la complexité des enjeux de la justice réparatrice, le BICE a compilé la série de réflexions et « bonnes pratiques » présentées à l’occasion de son Congrès international sur la justice juvénile en 2013. Lors de l’événement, qui s’était tenu au Ministère des Affaires Etrangères à Paris, des représentants des milieux académiques, gouvernementaux, de la société civile, ainsi que les défenseurs de terrain de différentes régions du monde s’étaient pour démontrer l’efficacité des mesures alternatives à l’emprisonnement, avec un focus particulier sur l’approche réparatrice.
Une vision large des pratiques de la justice des mineurs à travers le monde
Les actes de ce Congrès intitulé « Justice juvénile : quelle approche socio-éducative ? » permettent de brosser un panorama très large des pratiques internationales de justice juvénile, en comparant les situations locales de la Côte d’Ivoire au Brésil en passant par l’Italie, la France, le Costa Rica etc. Le document inclut également une déclaration solennelle appelant tous les acteurs de justice juvénile, notamment les Etats, à mettre en œuvre une approche réparatrice qui favorise la réinsertion sociofamiliale de l’enfant. « De par le monde, des milliers d’enfants continuent à être privés de liberté, de nombreuses fois en raison de l’absence d’un système de protection de l’enfant et, dans beaucoup de cas, dans l’attente, durant de longs mois, de l’appréciation de leur situation par une autorité judiciaire. Ces enfants demeurent entourés de stigmates et n’intéressent que de façon marginale l’agenda politique des pays », peut-on ainsi lire dans le prologue rédigé par Mme Marta Santos Pais, Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies sur la Violence à l’encontre des Enfants.
La prison, une école de la récidive
Les professionnels de la justice juvénile réparatrice sont tous unanimes sur le fait que pour beaucoup d’enfants, la prison représente des conditions de vie effroyables et indignes, avec de mauvais traitements qui confinent à la torture. Il faut également savoir que pour beaucoup d’autres – des enfants bien souvent en attente de jugement ou incarcérés pour des délits mineurs – l’enfermement devient une école de la récidive. « Le BICE observe cette évolution depuis plusieurs années. Il faut sortir d’un discours trop largement répandu qui traite ces jeunes, en particulier les adolescents, en ennemis de la société et garantir, en revanche, la mise en œuvre d’une justice qui éduque et réinsère », alertait Alessandra Aula, Secrétaire Générale du BICE, à l’occasion du Congrès. Nous vous invitons à découvrir cette nouvelle publication, par téléchargement en français. Vous pouvez également la recevoir en version imprimée, sur simple envoi du bon de commande téléchargeable ici (ouvrage gratuit, 5€ de frais de traitement et d’envoi).
Un Congrès qui s’inscrit dans la lignée du programme « Enfance sans barreaux » du BICE
Le Congrès du BICE de 2013 s’est inscrit dans le programme Enfance sans barreaux développé dans 9 pays d’Amérique latine et d’Afrique. Son objectif est de mettre en valeur des politiques de protection de l’enfance ainsi que des initiatives de la société civile qui visent la réinsertion sociale et familiale des enfants en conflit avec la loi.