La crise sanitaire et sociale causée par la Covid-19 a frappé de plein fouet les communautés vulnérables d’Asunción, la capitale du Paraguay. Vivant déjà, avant la pandémie, en situation de grande pauvreté, certains se sont retrouvés sans rien.
Christian : « J’ai eu très peur »
C’est le cas de Christian, 13 ans. Il vit dans le quartier défavorisé de San Isidro, à Asunción, avec ses quatre frères et sœurs, et sa maman. « Dans la famille, tout le monde aide, mais je suis le seul à rapporter de l’argent. Avant, j’étais cireur de chaussures au terminal routier d’Asunción, une partie de la journée, et j’allais à l’école le reste du temps. Ça nous permettait d’acheter de quoi manger, notamment. Mais avec la pandémie, je me suis retrouvé sans travail. J’ai eu très peur. Je me demandais constamment comment nous allions faire pour nous en sortir. »
Dans un premier temps, Christian et sa famille bénéficient de l’aide alimentaire mise en place par Callescuela et soutenue par le BICE pour répondre à l’urgence de la situation. « Les soupes populaires nous ont beaucoup aidés. Mais les rares jours où elles n’avaient pas lieu, il nous arrivait de ne rien avoir à manger. » Courant décembre 2020, le projet « boulangerie » voit enfin le jour. Christian fait partie des bénéficiaires. En quoi consiste cette action ?
Une bouffée d’oxygène pour ces jeunes apprentis
Dans une boulangerie, installée par Callescuela, de jeunes apprentis, tous issus de familles particulièrement vulnérables, sont formés par un maître boulanger à la fabrication de pains, de pâtisseries et à la gestion. Ils assurent également la vente de leurs produits. « C’est un soulagement pour moi. Grâce à la boulangerie, je gagne à nouveau de l’argent pour aider ma famille. Cela nous permet d’acheter de quoi manger et de payer petit à petit les retards de loyer. Et puis, j’apprends beaucoup de choses. J’ai été si fier quand j’ai sorti ma première brioche du four, même si elle était un peu tordue ! »
Autre point essentiel : les jeunes apprentis peuvent poursuivre leurs études ; les horaires de la boulangerie sont en effet aménagés en conséquence, pour ne pas les couper de l’école. Une vraie bouffée d’oxygène, qui leur permet d’envisager leur avenir avec plus de confiance.
Autres actions mises en place par le BICE pour aider les enfants à faire face à crise