Venir en aide aux enfants réfugiés au Liban
Les enfants syriens, victimes de la violence et du déracinement ont besoin d’une aide et d’un soutien adapté. Sans cela, les blessures et les traumatismes psychologiques qu’ils ont vécu risquent de les poursuivre toute leur vie. Depuis 2015, le BICE, l’Université Catholique de Milan et leurs partenaires réalisent des formations « Tuteurs de résilience ». L’objectif est de renforcer les capacités des travailleurs sociaux qui aident au quotidien les enfants réfugiés au Liban. La formation leur fournit les instruments et les compétences nécessaires pour apporter un appui psycho-social à ces enfants.
Grace à ces formations, les travailleurs sociaux ont pu mieux comprendre les difficultés des enfants syriens vivant dans des camps de réfugiés et appliquer un certain nombre d’interventions psychosociales, basées sur la résilience, qui soient plus efficaces et adaptées au contexte.
Les adolescents particulièrement touchés par les violences et le déracinement
Au cours des derniers mois, nombre de projets ont été mis en œuvre pour les enfants réfugiés au Liban, âgés de 6 à 12 ans. Mais très peu a été fait pour les adolescents.
Ces derniers vivent pourtant les sentiments d’isolement et de tristesse de manière très intense. Ils sont aussi plus susceptibles de développer des stratégies d’adaptation négatives (consommation de drogue ou d’alcool, comportements violents…). Le manque de points de référence dû à l’expérience de déracinement rend difficile l’adaptation à la réalité qui se crée autour d’eux. Ils doivent, de plus, affronter un parcours de croissance ardu. Ils subissent en effet une « double transition » : le passage à l’âge adulte et dans le même temps, celui vers la société d’accueil.
Ce constat a montré la nécessité d’approfondir le travail auprès de ces jeunes et de continuer à former des travailleurs sociaux pour qu’ils soutiennent au mieux les adolescents dans leur parcours de résilience.
La formation s’est tenue du 10 au 18 octobre 2016 et a réuni 32 participants. Elle était organisée en collaboration avec l’ONG Lebanese Center for Active Citizenship.
La formation a notamment mis l’accent sur l’accompagnement des jeunes dans la prise de conscience de leurs compétences cognitives, émotionnelles et relationnelles. Les jeunes doivent s’éloigner de l’image passive qu’ils peuvent avoir d’eux-mêmes en tant que victimes blessés.
La photographie comme outil de résilience
La formation sera suivie dès le mois de novembre par la réalisation d’ateliers photos avec les adolescents.
Ces ateliers permettront aux adolescents de construire un pont entre leur vie dans leur pays d’origine et leur vie d’aujourd’hui. Ce voyage entre passé, présent et futur, grâce à la photographie, leur permettra de réfléchir et revisiter leur propre histoire. Ils pourront ainsi prendre conscience de leurs ressources internes et mieux gérer les expériences traumatiques vécues.