Quand Nariné parle de sa nouvelle activité, elle ne peut s’empêcher de sourire. Fière de ce qu’elle a accompli, du chemin parcouru… « Début 2022, j’étais au plus mal, nous confie-t-elle. Totalement démunie suite à la mort de mon mari. Et puis, comme je ne travaillais pas, je me suis vite retrouvée sans argent. Avec mes deux enfants, nous vivions dans la pauvreté. C’était très dur. » C’est alors qu’une de ses amies lui parle du partenaire local du BICE en Arménie, Arevamanuk*. « Cela nous a sauvés, mes enfants et moi. »
Un suivi psychosocial
Nariné commence un suivi psychosocial qui la sort petit à petit de la dépression. Elle travaille notamment sur la gestion du stress, sur le deuil. « Cet accompagnement d’Arevamanuk a aussi, de manière indirecte, beaucoup aidé mes enfants qui, en me voyant aller mieux, ce sont eux-mêmes sentis mieux. Et ont pu faire le deuil de leur papa », explique la maman de 39 ans. Mi-2022, Nariné a remonté la pente. Arevamanuk l’inscrit alors à des formations en vue de l’aider à trouver du travail. Dans quelle branche ? La jeune femme sait ce qu’elle veut : devenir coiffeuse. Son rêve de petite fille.
Une formation et une aide financière
« Avec 16 autres mamans, Nariné a suivi des formations sur l’écriture d’un CV, d’une lettre de motivation, sur la façon de se présenter et a réfléchi à son projet professionnel. Cela l’a ensuite menée vers une deuxième phase de formations autour de la gestion d’une mini-entreprise, la réalisation d’une étude de marché, le marketing, etc., explique Armine Gmyur, psychologue au sein de Arevamanuk. Puis entre janvier et avril 2023, elle a perfectionné ses connaissances auprès d’un coiffeur reconnu ici à Gyumrí. Grâce au projet soutenu par le BICE, nous avons aussi pu l’aider financièrement pour qu’elle puisse acheter le matériel nécessaire à l’activité. »
Une activité économique réussie
Depuis, Nariné mène sa petite entreprise d’une main de maître. Elle coupe, colore, coiffe… à domicile ou chez elle. « Les personnes âgées ou en situation de handicap sont très contentes que je propose ce service à domicile. Ce genre de prestation est encore peu répandu en Arménie, explique Nariné. Pour moi, c’est aussi une façon d’aider après avoir moi-même reçu de l’aide. » Son métier la passionne donc. Et elle arrive à en vivre. Un parcours de réussite rempli d’espérance pour le futur. « Je suis tellement heureuse d’être autonome financièrement, de soutenir moi-même ma famille. C’est un sentiment incomparable. »
*Arevamanuk et le BICE mènent depuis janvier 2022 un projet de deux ans dont l’objectif est de renforcer la résilience des enfants fragilisés par le conflit au Haut-Karabakh et d’aider la réinsertion professionnelle des familles les plus vulnérables. Depuis le début du projet, 325 enfants ont participé à des ateliers résilience, 6 sont suivis régulièrement par un psychologue. De plus, 17 mamans ont bénéficié de formations en vue d’une réinsertion professionnelle. Et 5 ont reçu une aide financière pour créer une activité génératrice de revenus. Le partenaire les suit régulièrement pour s’assurer du bon déroulement de leurs projets.