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Bénin école 2e chance enfants travailleurs
© Franciscains Bénin
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Bénin – Des enfants travailleurs retrouvent le chemin de l’école

L’exploitation économique des enfants est très répandue au Bénin. Auprès de Franciscains Bénin, le BICE se mobilise pour que des enfants travailleurs retournent à l'école.

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Au Bénin, où 38,5% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (Banque alimentaire, 2019), le travail des enfants est un véritable fléau. En 2014, selon l’enquête à indicateurs multiples (MICS) d’Unicef, le taux national du travail des enfants était en effet de 52,5%. Les garçons sont nombreux à être exploités dans le secteur agricole, les filles dans le commerce et les services.

« Beaucoup de parents, démunis, envoient leurs enfants travailler, souvent dans des conditions difficiles ou dangereuses. Parmi ces métiers, il y a les travaux champêtres, la vente d’essence dans la rue, la vente ambulante, explique Marie-Laure Joliveau, chargée de programmes au sein du BICE. Ces enfants sont ainsi contraints de quitter l’école dès 11 ans, âge à partir duquel celle-ci n’est plus obligatoire. Et ils sont trop jeunes pour un contrat d’apprentissage possible à partir de 14 ans, ils entrent donc sans statut dans les ateliers de couture, de mécanique, de matelassage ou encore la maçonnerie»

75 enfants scolarisés

Au regard de ce contexte inquiétant, le BICE a décidé de soutenir Franciscains Bénin en août 2019 afin d’apporter à des enfants travailleurs les fondements éducatifs indispensables à leur avenir. En parallèle, les Frères Franciscains mènent des actions de sensibilisation sur la protection et les droits des enfants auprès des parents, des artisans et des communautés. L’objectif étant de changer le regard du plus grand nombre sur le travail des enfants et le rôle de l’éducation.

Presque un an après le début de l’action, les retours sont prometteurs. L’école alternative ou dite de la 2e chance mise en place dans la commune de Sémè-Podji, entre Cotonou et Porto-Novo, accueille actuellement 75 enfants âgés entre 9 et 15 ans. « Nous avons intégré au programme des enfants de moins de 11 ans, ce qui n’était pas prévu initialement. Quatre d’entre eux afin de les retirer des lieux de vente d’essence et des ateliers de durs travaux. Cinq autres pour répondre à la demande des parents dans le but qu’ils réintègrent au bout d’un an l’école ordinaire. »

Des apprentissages adaptés à chacun

À l’école, les élèves qui, pour certains, n’avaient jamais été scolarisés, bénéficient chaque matin de cours d’alphabétisation, d’activités psychomotrices et sportives. Et ce, au sein de groupes organisés par niveau. « Les cours ne sont dispensés que le matin pour permettre aux enfants qui n’ont pas d’autres choix de se rendre à leur travail l’après-midi. Notre équipe pédagogique – 2 enseignants, 1 psychopédagogue, 1 coordonnateur du projet, 1 directrice – a pensé les apprentissages pour répondre aux besoins spécifiques de chaque écolier que nous accueillons dans cette école de la 2e chance, explique le Frère Maximin. Il est notamment essentiel de développer les compétences cognitives de ces enfants. Le sport et la psychomotricité entre autres permettent cela. »

Bénin école 2e chance enfants travailleurs

Les enfants bénéficient également d’un accompagnement psychosocial et sanitaire. Des visites médicales ont en effet révélé plusieurs cas d’anémie, d’infections digestives et/ou respiratoires, de paludisme ou encore d’hépatite B. Ces problèmes de santé sont pris en charge, dans la mesure du possible, dans le cadre du projet. Une attention particulière est également portée sur l’alimentation. « Nous traitons au cas par cas quand les besoins n’arrivent à être satisfaits par les parents. L’alimentation joue un rôle essentiel dans la croissance de l’enfant, mais aussi sur sa concentration, ses capacités d’apprentissage. »

Bénin école 2e chance enfants travailleurs

Sensibilisation du plus grand nombre

Cet environnement adapté et sécurisant, ainsi que les conditions d’apprentissage mises en place, semblent être particulièrement appréciés des enfants. « On observe leur engouement à venir à l’école, leur plaisir d’étudier. Ils sont assidus dans le travail, très enthousiastes. » Un enthousiasme peu partagé au début du projet par les patrons, inquiets de voir partir « cette source de revenu ». Mais les nombreux échanges organisés par notre partenaire, les séances de sensibilisation et de formation aux droits de l’enfant auprès de 90 artisans ont permis de faire bouger les lignes. Certains ont même admis que ne savoir ni lire ni écrire était un handicap pour eux. « J’aurais eu de la promotion au boulot si j’avais su lire et écrire. Je trouve que le projet est le bienvenu pour nos apprentis. Pensez à nous aussi. » Une option qui va être étudiée dans les prochains mois par Franciscains Bénin.

Enfin, les parents et, plus largement, les communautés ont été sensibilisés aux droits de l’enfant. Une grande journée a notamment été organisée au sein de l’école alternative au début du projet en présence de 700 personnes dont des décideurs publics. Franciscains Bénin s’attache ainsi, épaulé par le BICE, à mener des activités de plaidoyer auprès des instances locales pour faciliter la pleine réussite de ce projet.

Bénin école 2e chance enfants travailleurs

Ajoutons qu’à titre de prévention du COVID-19, les écoles béninoises ont été fermées, l’école de la 2e chance aussi. Après levée des interdictions, les enfants de plus de 11 ans ont repris le chemin de la classe, le 11 mai. Le partenaire a dû s’adapter et des cours seront rattrapés en juillet.

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