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Bolivie - aide Covid-19
Alfredo et sa famille © Bolivia Digna
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Bolivie. Garantir la sécurité alimentaire de familles quechua

En Bolivie, le BICE soutient une action de la fondation Bolivia Digna en direction de paysans et de travailleurs informels quechua. Des familles qui vivent en situation d’extrême pauvreté. Reportage.

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Alfredo, 14 ans, vit avec ses parents et ses six frères et sœurs (âgés de 8 à 26 ans) aux côtés de 70 autres familles indigènes quechua, près du marché d’Arocagüa en banlieue de la ville de Sacaba en Bolivie. Sur un terrain bordé par une décharge, source de contamination. Et dans des habitations de fortune en tôle. Sans électricité, sans eau potable, sans sanitaires. « Dans cette communauté, le revenu familial est d’environ 30 bolivianos par jour (3,60 euros), bien moins que le salaire minimum national de 90 bolivianos, explique Dante Gonzalez de la fondation Bolivia Digna*. 70% des enfants souffrent de malnutrition, 60% ont déjà été atteints de maladies de peau, d’infections intestinales ou pulmonaires. »

Mais la vie dans la zone tropicale, très isolée, était dure pour les enfants. Leurs parents ont alors choisi de migrer pour leur permettre d’aller à l’école.

Dante Gonzalez

Originaires pour la plupart du Tropique de Cochabamba, un territoire au nord de Sacaba situé entre la cordillère des Andes et les plaines amazoniennes – et dans lequel vivent de nombreux peuples autochtones -, ces familles ont quitté leur terre d’origine il y a plus de 20 ans pour se rapprocher des zones urbaines et avoir accès aux services de base. « Les parents d’Alfredo, par exemple, vivaient là-bas de la culture d’agrumes, de bananes, de noix de coco. Mais la vie dans la zone tropicale, très isolée, était dure pour leurs enfants. Ils ont alors choisi de migrer pour leur permettre d’aller à l’école notamment. Fortunata vend, depuis, des fruits au marché (souvent aidée par Alfredo) et son mari, Julian, travaille comme jardinier dans le cimetière. Ils gagnent peu. Tout juste de quoi nourrir la famille. »

La crise de la Covid-19 a aggravé la situation de la communauté déjà très pauvre

Alfredo et ses trois sœurs (les 4 derniers de la fratrie) sont, quant à eux, scolarisés. Et bénéficient de soutien scolaire et d’ateliers créatifs et sportifs animés par la fondation Bolivia Digna dans les deux salles de classe et sur le terrain multisport qu’elle a créée pour la communauté. Des activités particulièrement bénéfiques ces derniers mois en raison de la crise et de la fermeture des écoles. « C’est une période très difficile pour toute la communauté dont la plupart des adultes – ouvriers, vendeurs ou paysans informels – se sont retrouvés sans travail, sans argent. » Une situation d’extrême pauvreté qui a nécessité la distribution de 600 colis alimentaires d’urgence et la construction d’un projet garantissant aux familles la sécurité alimentaire. Un projet soutenu par le BICE.

Mise en place d’activités génératrices de revenus

Ainsi, des potagers, vergers, poulaillers et clapiers communautaires sont en train d’être créés par les parents et les adolescents, avec l’aide d’éducateurs et de bénévoles de l’association. Un réservoir d’eau va également être installé pour alimenter la communauté. Jusqu’à présent, un seul point d’eau était accessible, sur le marché à proximité. À terme, ces élevages et cultures permettront de nourrir les familles mais représenteront aussi de nouvelles sources de revenus.

« Jusque-là, beaucoup de parents s’absentaient pendant de longues périodes pour des travaux saisonniers agricoles dans le Tropique de Cochabamba. Laissant les enfants et les adolescents, seuls. Ces nouvelles activités devraient leur permettre de rester toute l’année aux côtés des jeunes générations. » Alfredo, comme les autres adolescents de la communauté, accueille ce projet avec enthousiasme. « Ils sont très impliqués, solidaires. Et heureux de participer à améliorer leurs conditions de vie. »

*La Fondation Bolivia Digna La Salle met en œuvre différents projets d’éducation, de développement communautaire et environnemental, de promotion de la bientraitance et de prévention de la violence, auprès de familles en situation de pauvreté. Elle est présente auprès de la communauté quechua du marché d’Arocagüa depuis 2014.

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