Le BICE, DDE-CI ainsi que d’autres organisations ont participé au dialogue interactif avec l’Expert indépendant des Nations Unies sur la Côte d’Ivoire. L’impunité des auteurs de ces crimes et la difficulté des enfants à accéder à la justice ont été au centre des discussions.
La loi du silence : facteur d’impunité
Les violences et abus sexuels font encore de très nombreuses victimes en Côte d’Ivoire. Ces violences ont souvent lieu dans le cercle familial.
Dans beaucoup de cas, la loi du silence l’emporte et des arrangements à l’amiable sont trouvés, au détriment de la victime. Ces pratiques favorisent l’impunité des auteurs et empêchent l’accès à la justice des victimes.
Favoriser l’accès à la justice pour les enfants victimes
En outre, lorsqu’une victime décide de porter plainte, elle se heurte à de nombreux obstacles risquant de la décourager à obtenir justice. Par exemple, les victimes rencontrent souvent des difficultés à déposer plainte, à constituer un dossier et à rassembler les preuves des violences et abus subis.
En effet, malgré les engagements pris par les autorités ivoiriennes, l’établissement des certificats médicaux est aux frais de la victime.
Le BICE, DDE-CI et les organisations cosignataires appellent la Côte d’Ivoire à favoriser l’accès à la justice des victimes en prenant en charge les certificats médicaux et en mettant en place des mécanismes de plainte disponibles et accessibles aux enfants.
Il est également primordial que les autorités mettent en œuvre de manière effective les politiques publiques existantes pour lutter contre ce fléau, notamment la Politique nationale de protection de l’enfant et la Stratégie nationale de lutte contre la violence basée sur le genre.
Des actions concrètes doivent être menées pour prévenir de tels actes, assister et protéger les victimes ainsi que renforcer la coordination des différents acteurs de la justice (magistrats, avocats, forces de l’ordre, médecins et psychologues) afin de mieux assurer la prise en charge des enfants victimes.