« La guerre en Syrie a laissé la vie et l’avenir d’une génération d’enfants suspendus à un fil, a averti l’Unicef le 10 mars 2021. La situation de nombreux enfants et familles reste précaire, avec près de 90 % des enfants ayant besoin d’une aide humanitaire, soit une augmentation de 20 % au cours de la seule année dernière. » Dans ce contexte, plus de 500 000 enfants de moins de 5 ans présentent des retards de croissance dus à la malnutrition. Et plus de 3 millions ne sont pas scolarisés (en Syrie et dans les pays voisins pour les enfants réfugiés).
Autre donnée inquiétante : l’augmentation du nombre signalé d’enfants souffrant de symptômes de détresse psychosociale. Il a doublé en 2020. En raison notamment de l’exposition continue à la violence et aux traumatismes dont les effets sur la santé mentale sont dévastateurs. Enfin, près de 6 millions d’enfants syriens sont nés depuis le début du conflit. Cette génération ne connaît donc que la guerre, la violence, les déplacements. 2,5 millions d’enfant ont en effet été déracinés, forcés de fuir avec leur famille dans l’un des pays voisins.
Soutenir et accompagner ces enfants en formant des tuteurs de résilience en Syrie
Tous ces enfants ont besoin d’un soutien adapté. Il est impératif de les aider à surmonter les traumatismes de la guerre et à se reconstruire psychologiquement. Pour sa part, le BICE tâche de renforcer l’accompagnement de ces enfants depuis 2014, en formant ses partenaires locaux à la résilience. L’objectif de ce programme, mis en place avec l’université catholique du Sacré Cœur de Milan ? Renforcer les compétences des éducateurs, enseignants, travailleurs sociaux, investis sur place, afin qu’ils apportent un appui psychosocial adapté aux enfants.
Dans les premières années, le projet a été mené en collaboration avec l’Œuvre d’Orient et la Fondation Adyan en Syrie et auprès de la population réfugiée au Liban.
Depuis 2018, le BICE et l’université catholique de Milan travaillent auprès des Maristes Bleus d’Alep. Ces derniers accueillent dans leurs centres des enfants âgés entre 3 et 6 ans. Et ce, avec le soutien de l’Association Francesco Realmonte Onlus et de la Fondation mariste pour la solidarité internationale. Deux formations ont ainsi été menées à Alep. Malheureusement, la formation prévue en 2020 a dû être annulée en raison de l’insécurité et de la pandémie.
Au cours des formations, les éducateurs ont appris à :
-mieux cerner les concepts de vulnérabilité et de résilience ;
-identifier et travailler sur émotions de l’enfant, en particulier celles qui sont les plus fréquentes chez les enfants victimes de la guerre (peur, colère, dégoût, tristesse, insécurité…) ;
-développer des méthodes pour aider ces enfants à se reconstruire individuellement, dans leur identité culturelle. Une attention spéciale a été ici accordée à la spiritualité. En effet, dans cette partie du Moyen-Orient, la foi est considérée comme un facteur inné de résilience. Elle aide dans les moments difficiles et permet de donner du sens à la douleur ressentie.
– réaliser des exercices pratiques avec les enfants pour favoriser leur résilience.