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En Argentine. Auprès des enfants aux prises avec la violence des favelas

La structure que dirige le Père Adrian dans le bidonville de Villa Soldati, en banlieue de Buenos Aires, offre des espaces de sérénité, de jeux et de sociabilisation aux enfants mais aussi à leurs parents. Le BICE la soutient depuis 2020 dans son travail remarquable pour pallier les impacts nombreux de la covid-19 sur la communauté.

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Le Père Adrian est engagé depuis des années auprès des enfants de la paroisse de la Virgen Immaculada, en plein cœur du bidonville de Villa Soldati, dans l’une des banlieues les plus pauvres de Buenos Aires. Il est témoin chaque jour de l’aggravation de leurs conditions de vie depuis la longue période de pandémie.

Logés dans des conditions extrêmement précaires, souvent insalubres, ces enfants et leurs familles se sont en effet, lors du confinement, retrouvés dans un dénuement complet avec la fermeture des écoles. Car au-delà des apprentissages, ce sont des repas, un encadrement et la possibilité de créer du lien social qu’ils ont perdus du jour au lendemain. « Tous les problèmes qui préexistaient, à savoir l’extrême pauvreté, la violence et la drogue, ont été décuplés par la pandémie », constate avec tristesse le Père Adrian.

Des espaces de sérénité et de bientraitance

Dès mars 2020, à l’appel de notre partenaire Cadenya, nous avons soutenu la distribution de près de 2000 repas par semaine. Une aide alimentaire nécessaire au projet tant pour répondre aux besoins nutritionnels des enfants et de leurs familles, que pour assurer la cohésion au sein de la communauté. Le cœur du projet éducatif se situe, lui, dans trois espaces petite enfance, des « casitas » où les enfants sont accueillis pendant la journée. Ici, les petits jouent, participent à des ateliers d’éveil et d’écriture mais aussi à des activités artistiques, musicales ou sportives et reçoivent jusqu’à deux repas par jour.

Pour s’adapter aux nouveaux besoins, notre partenaire a étendu ses horaires d’ouverture, ainsi que la tranche d’âge et le nombres d’enfants accueillis. « Pendant les longues périodes de fermeture complète ou partielle des écoles, nous avons constaté des retards d’apprentissage et avons proposé également du soutien scolaire et de l’aide aux devoirs que nous poursuivons aujourd’hui. »

Une école de la bientraitance

« Les activités réalisées chaque jour dans nos espaces d’accueil instaurent une sorte de routine qui peut être un modèle transposable au sein de la famille et du quartier. » Mais il faut aussi faire face aux problèmes d’extrême violence qui gangrènent le bidonville et déteignent sur les enfants. « Nous avons été amenés à mettre en place des ateliers à l’attention des enfants et des parents pour leur apprendre à gérer les conflits, à fixer les limites, à respecter les règles, à nommer leurs besoins, à encourager le dialogue, à développer une parentalité responsable, indispensable au bon épanouissement des enfants. »

Notre partenaire n’hésite pas pour cela à rendre directement visite aux familles pour entrer en contact avec les pères. « Car ce sont les mères qui amènent les enfants dans nos espaces. Nous sommes donc allés voir les pères, pour commencer à les faire réfléchir et adopter un nouveau modèle de masculinité, plus positive et responsable. »

Un espace de référence

C’est ainsi que s’opère, peu à peu, un changement de regard sur les enfants qui sont aujourd’hui perçus comme des catalyseurs de transformation profonde de la communauté et du quartier tout entier. Mais le Père Adrian veut faire encore plus pour sa paroisse. « Nous avons commencé à travailler avec des professionnels du Conseil de l’enfance et des médiateurs régionaux pour accompagner les situations d’extrême vulnérabilité, de consommation de drogue et développer le suivi des familles, des mères et des enfants qui ne sont impliqués dans aucun espace éducatif, culturel ou de voisinage. » Une nouvelle dynamique qui donne tout son sens au nom du projet : « Semeurs d’espérance ».

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