Cette ultime formation s’est tenue dans les locaux de DDE-CI à Abidjan le 24 novembre 2022. Pour des raisons de cohérence, les participants sont les mêmes que pour les trois premières formations sur la mise en œuvre des lois, les revenus et renforcement économique ainsi que l’appui aux parents et aux personnes ayant la charge des enfants.
La stratégie « Service de lutte et d’appui » a pour objectif d’améliorer l’accès à des services d’appui de qualité dans les domaines de la santé, de la protection sociale et de la justice pénale pour tous les enfants qui en ont besoin (notamment pour le signalement des cas de violence) afin de réduire les répercussions de la violence à long terme. Cela contribue à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment les Objectifs 3 (Cible 3.8 sur l’accès aux services essentiels de santé et 16 (Cible 16.3 sur l’accès à la justice dans des conditions d’égalité).
Lorsque l’État met en œuvre cette stratégie, il vise comme résultat :
- Réduction de la récurrence du même type de violence à court terme.
- Réduction des symptômes de traumatisme (par exemple, état de stress post traumatique, dépression, anxiété).
- Diminution des infections sexuellement transmissibles et de leurs conséquences négatives sur la santé reproductive.
- Diminution de la probabilité d’être victimes ou auteurs de violences à court terme et à un âge plus avancé.
Pour y parvenir, il est important de mettre en œuvre les approches suivantes :
- Approches thérapeutiques.
- Programmes de traitement à destination des délinquants juvéniles dans le système de justice pénale.
- Interventions en matière de placement des enfants impliquant les services de protection sociale.
Le débat s’est articulé autour de la faiblesse de la protection de remplacement en Côte d’Ivoire. Il est prévu dans la législation le retrait des enfants des familles dans lesquelles ils sont victimes de violences ou qui sont en incapacité de prendre soin d’eux mais le fonctionnement des mécanismes n’est pas toujours optimal. Le mécanisme des familles d’accueil existe en Côte d’Ivoire mais il est important de travailler encore sur l’appui financier de ces familles, leur préparation sous forme de formations à accueillir décemment ces enfants. Les participants ont souligné l’importance du suivi des familles d’accueil et la coopération entre différents services de l’État pour renforcer le système de protection des enfants.
Les participants ont déploré le fait que l’admission d’un enfant dans un centre d’accueil soit subordonnée au paiement 7 500 FCFA pour frais d’ordonnance. Ils appellent les autorités à supprimer ces frais qui empêchent le recours au centre pour protéger les enfants de la violence.
Les défis suivants ont été relevés durant les échanges :
- Faible mécanisme de protection de remplacement.
- Absence de politique de soutien et d’accompagnement des familles, ou politique faiblement dotée de ressources.
- Non application des lois qui prévoient des appuis et suppléent au manquement des familles vulnérables.
- Absence ou insuffisance des opportunités de réhabilitation et de réinsertion.
- Absence ou insuffisance des opportunités de formations professionnelles.