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Evacuation de Goma - eruption volcan
Des centaines de milliers d'habitants on fui Goma suite à l’ordre des autorités d’évacuer © Gewevuca
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Goma. Situation humanitaire dramatique

Des centaines de milliers d’habitants ont fui Goma après l’ordre d’évacuation lancé par les autorités dans la nuit du 26 au 27 mai. Les conditions de vie loin de chez eux sont extrêmement difficiles. À tel point que certains commencent à rentrer à Goma malgré le danger.

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Dans la nuit de mercredi à jeudi, le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu donne l’ordre à la population de 10 quartiers de Goma d’évacuer. Le risque d’une éruption à terre ou sous le lac « qui pourrait advenir sans aucun signe précurseur » est élevé. La population, déjà effrayée et épuisée par les séismes à répétition depuis dimanche et une première éruption du Nyiragongo le samedi précédent, se met alors en route dans diverses directions (Saké, Rushuru, Minova, Bukavu, la frontière rwandaise)… et dans la précipitation. « Avec seulement quelques affaires, des couvertures et des casseroles pour, au moins, pouvoir cuisiner et de l’eau propre», précise l’un de nos partenaires.

De nombreux enfants séparés de leurs familles

Ceux qui peuvent fuient en voiture, beaucoup sont à pied. Les routes sont rapidement saturées. « Certains ont dû marcher jusqu’à 70 kilomètres sans eau, sans nourriture… Des femmes ont accouché sur la route. Des enfants ont été séparés de leurs familles, des vieillards délaissés… sans moyen de secours. Seules des associations locales étaient présentes tout au long de cette débâcle aux côtés des populations. L’aide internationale commence à s’organiser », raconte Lebon de Gewevuca, l’un des partenaires du BICE, qui a emmené sa famille à l’abri avant de retourner à Goma pour aider les plus démunis. Et Bene de Ghovodi, autre partenaire local du BICE, d’ajouter : « Plusieurs familles ont tout perdu le 23 mai ; leur maison a été ensevelie sous la coulée de lave. Elles sont donc parties sans rien. »

Déplacée, la population manque de tout

Déplacée, la population manque de tout. D’eau potable, de nourriture, d’accès aux soins… Et les prix des produits de base flambent. « Les gens dorment nombreux dans une même pièce ou dehors sur des bâches. Nous craignons le développement de maladies telles que le choléra et la typhoïde. Mais aussi la propagation de la Covid-19 ; Goma était la 2e ville la plus touchée de RDC après Kinshasa », souligne Ignace de Cœur sans frontières (CSF), notre 3e partenaire local. CSF qui a d’ailleurs réussi à reloger 146 de ses bénéficiaires et familles d’accueil de Goma dans les familles des anciennes bénéficiaires de Minova et des environs. « Ces personnes vivent de peu ; elles font vraiment preuve d’une très belle générosité. »

À Bukavu aussi, des partenaires du BICE se préparent à répondre aux besoins. Notamment en matière d’accompagnement d’enfants ; certains risquent en effet de se retrouver seuls dans les rues. « Nous sommes également très touchés par tous les élans de solidarité, les mots de soutien, les prières des membres du réseau BICE », témoignent CSF, Gewevuca et Ghovodi, particulièrement mobilisés et actifs depuis le début de cette crise, qui les touchent aussi personnellement.

Une aide d’urgence alimentaire et sanitaire mise en place

Nos partenaires locaux ont en effet aidé à retrouver des enfants égarés dans la cohue ; ont organisé l’évacuation et l’accueil de plusieurs dizaines de personnes ; et, soutenus par le BICE, distribuent une aide d’urgence alimentaire et sanitaire aux familles sinistrées.

« La tâche est immense en matière d’urgence mais elle le sera aussi dans la phase de reconstruction. Gewevuca a vu son centre d’accueil enseveli par la lave. Les activités génératrices de revenus des jeunes filles soutenues par Ghovodi ont été détruites ou pillées. De nombreuses maisons sont fissurées et plusieurs familles bénéficiaires ont tout perdu, souligne Marie-Laure Joliveau, chargée de programme au BICE. Dans cette région, qui a vu ces derniers mois s’accroître les conflits entre groupes armés, les attaques de villages, et qui a beaucoup souffert sur le plan économique et social de la pandémie et du confinement, cette catastrophe naturelle est une nouvelle épreuve dévastatrice… Nous devons plus que jamais être présent, insuffler de l’espoir, les aider à se relever. »

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