Mgr Vitillo a tout particulièrement souligné, à cette occasion, leur droit à l’éducation, trop souvent bafoué.
1 enfant déplacé a 5 fois moins de chances d’aller à l’école
Les chiffres sont terribles et éloquents :
- 60 millions de personnes ont fui en 2014 leur pays du fait des guerres, des violences et des persécutions. La moitié était des enfants.
- 98 400 demandes d’asile ont été déposées en 2015 par des enfants non accompagnés.
- Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) indiquait en 2016 que 16.1 millions de réfugiés était sous sa protection. On comptait parmi eux, 6 millions d’enfants en âge d’aller à l’école. Seuls 2.7 millions y avaient effectivement accès.
La convention relative au statut des réfugiés, adoptée en 1951, stipule pourtant que les Etats l’ayant ratifiée doivent accorder aux réfugiés un traitement identique à celui de leurs citoyens en matière d’éducation.
Dans les faits, les enfants réfugiés ont 5 fois moins de chances d’aller à l’école.
- 50% ont accès à l’éducation primaire contre 90% (en moyenne dans le monde),
- 22% ont accès à l’éducation secondaire contre 84%,
- 1% ont accès aux études supérieures contre 34%.
Ces statistiques ne comptabilisent pas les enfants déplacés non-identifiés comme réfugiés et qui ne bénéficient pas, de ce fait, de la protection de l’HCR. Pour ces derniers, les statistiques disponibles sont peu fiables. Une enquête de l’Unesco (¹) menée auprès de 28 pays révèle néanmoins que :
- 40% des 14 pays développés étudiés refusent l’accès à l’éducation aux enfants en situation irrégulière,
- 50% des 14 pays émergents agissent de même.
Et cela alors que le droit à l’éducation des enfants migrants est reconnu dans de nombreuses lois nationales et internationales. Il existe un véritable fossé entre textes et pratiques.
Des initiatives positives et inspirantes
Mgr Vitillo a toutefois souhaité mettre en exergue les initiatives d’Etats, d’ONG et d’organisations liées à l’Eglise qui tentent, à leur échelle, de faire respecter le droit à l’éducation de ces enfants.
- En Grèce, des migrants qui étaient enseignants dans leurs pays d’origine ont développé des programmes d’éducation pour les enfants déplacés dans les camps et les zones urbaines.
- En Allemagne, les enfants migrants accueillis dans les centres sont inscrits dans des écoles où ils reçoivent des cours – y compris de langue – pour favoriser leur intégration.
- Au Pakistan, la CICM a initié un programme d’apprentissage pour les enfants réfugiés. Anglais, sciences, géographie, mais aussi activités créatives sont à l’honneur pour promouvoir une éducation intégrale.