Faute de moyens de prise en charge alternative, les enfants en conflit avec la loi (ECL) sont ainsi le plus généralement placés en détention provisoire, y compris pour des infractions bénignes. Dans ce contexte, le travail des ONG est essentiel pour faire progresser une justice juvénile respectueuse de la dignité des enfants en Afrique (Mali, Togo, RDC, Bénin, Côte d’Ivoire).
Le plaidoyer pour la Justice juvénile en Afrique
Le BICE a ainsi renforcé avec ses partenaires les actions de plaidoyer pour l’humanisation de la justice juvénile en Afrique, à la fois auprès des instances internationales à Genève et sur le terrain.
A Genève, au niveau des Nations unies, DDE-CI, le partenaire du BICE en Côte d’Ivoire, est intervenu lors de la 36ème session du Conseil des droits de l’homme de septembre. Il a alerté la communauté internationale sur la condition des enfants en conflit avec la loi dans son pays.
En octobre, c’était au tour de l’organisation Enfants Solidaires d’Afrique et du Monde (ESAM) de faire entendre sa voix sur le sujet. Elle est intervenue, avec l’appui du BICE, lors de la pré-session de l’Examen Périodique Universel (EPU) du Bénin.
Sur le terrain, le BICE et DDE-CI ont rencontré la Commission nationale des droits de l’homme en Côte d’Ivoire (CNDHCI) pour lui faire part des mêmes préoccupations que celles exprimées devant l’ONU. Suite à cette rencontre, le Secrétaire exécutif de la Commission a accepté d’être le relais du BICE et de ses partenaires, auprès de ses confrères au Togo, au Mali, en RDC et au Bénin.
Un séminaire pour échanger sur expériences et bonnes pratiques
Cette rencontre avec la CNDHCI a eu lieu lors du séminaire à Abidjan organisé dans le cadre du programme Enfance sans Barreaux du BICE, du 25 au 27 octobre dernier.
Au cours de ces trois journées intenses, les 137 participants des 6 organisations partenaires (ESAM, DDE-CI, PEDER, BNCE-Togo, BNCE-Mali, BNCE-RDC) ont échangé sur les bonnes pratiques en matière de justice juvénile en Afrique. Chacun a ainsi mis en exergue une activité phare réalisée dans son pays : assistance juridique, collaboration avec des maîtres artisans formateurs, suivi socio-éducatif pour la réinsertion, etc. Autant de pistes novatrices à partager, avec des éclairages sur les moyens utilisés, mais aussi les difficultés rencontrées.
Les partenaires ont également pu se confronter à des fonctionnements locaux différents de ceux qu’ils connaissent grâce à des visites sur le terrain Ils se sont tout d’abord rendus au COM (centre de détention pour les ECL à Abidjan) où ils ont pu échanger avec les parents d’enfants détenus, puis au centre de réinsertion Zagal de la Fondation Amigo (Tertiaires Capucins) et à la CNDHCI.