40 défenseurs des droits de l’enfant se sont réunis du 27 au 29 juin sur l’initiative de GHOVODI au Nord Kivu en vue d’améliorer la qualité des actions de protection des droits de l’enfant en période de crise.
Cette session de renforcement de capacités a eu pour objectif la recherche de solutions durables pour les enfants en situation difficile.
Depuis 1996, l’est de la RD Congo et notamment la Province du Nord Kivu, est en proie à des conflits entre l’armée nationale et des groupes rebelles qui pour la plupart ont installé leur base au Nord Kivu.
Le Groupe des Hommes Voués au Développement (Ghovodi), organisation membre du BICE, observe avec beaucoup d’attention ce contexte fragile d’insécurité et a organisé des séances de formation sur la protection des enfants en situation de conflit, avec l’appui et la collaboration de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la RD Congo (Monusco).
Les échanges entre les participants ont permis d’approfondir leur compréhension et leurs méthodes d’intervention en vue d’améliorer la qualité des actions de protection des droits de l’enfant. Trois délégués des autorités locales étaient présents lors de cette formation.
A l’issue de la formation, des recommandations ont été formulées par les participants. Elles portent notamment sur la nécessité :
- d’un renforcement continu des capacités des associations membres du BICE à l’Est de la RDC lors d’ateliers d’échanges;
- de faciliter l’organisation des groupes de travail selon les axes par territoires/communes et selon les zones d’intervention;
- d’organiser des séances de plaidoyer auprès des autorités congolaises sur le respect des instruments internationaux et nationaux (notamment la loi du 10 janvier 2009) portant protection de l’enfant et l’application de la loi sur la gratuité de l’enseignement au primaire ;
- de renforcer les liens de collaboration entre les organisations membres du BICE, notamment à l’Est de la RDC et d’autres organisations provinciales, nationales et internationales.
Le contexte
Les conflits dans la région entrainent de multiples violations des droits de l’enfant et des déplacements massifs internes (15% de la population de la Province) et externes (3% de la population) de familles.
L’environnement protecteur de l’enfant est également dégradé par les conflits interethniques basés sur des questions identitaires et par la non satisfaction des préoccupations primaires des populations par les autorités provinciales et nationales.
Par ailleurs, l’engagement du gouvernement congolais de stabiliser la région à travers des opérations militaires de désarmement et l’anéantissement des groupes armés a conduit à l’augmentation des Régiments, des Brigades et des Bataillons des FARDC dans la Province ; troupes qui ne respectent pas toujours la déontologie et la discipline militaires, commettant des exactions et des violations des droits des populations, y compris des enfants.