La création de la commission pontificale pour la protection des mineurs a été annoncée en décembre 2013. Trois mois plus tard, on en connaît désormais les huit principaux membres. Parmi eux, trois ecclésiastiques, un professeur de droit canon et quatre femmes laïques. L’une d’entre elles est une ancienne victime d’abus sexuels commis par un prêtre, en Irlande.
L’abus sexuel en ligne de mire du Saint-Siège
L’objectif principal de cette commission est de lutter contre la pédophilie et les abus sexuels. Le Père Lombardi, directeur de bureau de presse du Saint-Siège, estime que “l’Eglise doit jouer un rôle crucial” dans la protection des mineurs. Il appelle à se tourner “vers le futur, sans oublier le passé.” Pour protéger les enfants, la commission mise sur l’éducation pour prévenir toute exploitation des enfants. Elle veillera aussi à ce que les procédures pénales liées à ce type d’agressions soient suffisamment connues.
Par ailleurs, elle s’attachera à ce que chaque acteur civil ou canonique en lien avec des enfants ait conscience de ses devoirs. Enfin, la commission cherchera à développer des bonnes pratiques déjà identifiées et ayant fait leurs preuves pour les diffuser au sein de l’Eglise.
Bientôt de nouveaux membres à la commission pontificale
La commission pontificale pour la protection des mineurs commencera son travail avec les 8 experts annoncés récemment. Ils seront chargés de définir plus précisément les statuts, le rôle précis et le fonctionnement de ce nouvel organe du Saint-Siège. Ensemble, ils proposeront les noms d’autres candidats. A terme, le Vatican souhaite que les membres de la commission soient originaires des 5 continents et de pays très différents.
Le BICE connaît les efforts du Saint-Siège pour lutter contre la pédophilie et prévenir l’abus sexuel. Il salue et accueille avec joie l’institution de cette nouvelle commission, qui reflète la position émise par le BICE contre la pédophilie dès 2010. Premiers membres de la commission pontificale pour la protection des mineurs :
- Catherine Bonnet, pédopsychiatre française, spécialiste de la maltraitance des enfants.
- Mary Collins, irlandaise, victime dans sa jeunesse d’abus sexuels commis par un prêtre et militante active pour la prise en charge des victimes d’abus sexuels, impliquée dans la création du Service de protection de l’Enfance de l’Archidiocèse de Dublin.
- Baronne Sheila Hollins, britannique, membre de la Chambre des lords depuis 2010, professeur honoraire de théologie et de religion à l’université de Durham et spécialiste des troubles mentaux liés à l’abus sexuel.
- Cardinal Sean Patrick O’Malley, archevêque de Boston, membre du Conseil des cardinaux, connu pour son action énergique contre la pédophilie dans son diocèse au début des années 2000. Il fut l’un des membres de la Visite Apostolique menée en 2010 dans les diocèses et les séminaires irlandais.
- Professeur Claudio Papale, italien, professeur de Droit canon à l’Université pontificale Urbaniana et membre de la section disciplinaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
- Son excellence Hanna Suchocka, ancienne Premier ministre de Pologne, puis ambassadrice de Pologne auprès le Saint-Siège entre 2001 et 2011. Elle a reçu le Max Schmidheimy Stiftung Peace Prize et la médaille d’or de la Fondation Jean Monnet pour son travail en faveur de la défense des droits humains.
- Humberto Miguel Yáñez, prêtre jésuite argentin, directeur du département de théologie morale à l’Université pontificale Grégorienne à Rome et membre du groupe théologique au symposium “vers la guérison et le renouveau” sur les abus.
- Hans Zollner, théologien jésuite et psychologue allemand, vice-recteur de l’Université de la Grégorienne, organisateur du symposium “vers la guérison et le renouveau” sur les abus et membre du groupe de travail “Table ronde sur l’abus des enfants” du gouvernement fédéral allemand.