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Les enfants en danger d’addiction

C’est entre 15 et 25 ans que les conduites addictives se dessinent le plus souvent. Encore en maturation, le cerveau est plus vulnérable, tant aux tentations qu’aux effets des substances et usages à risque. D’où l’importance de la prévention, dont l’efficacité, du moins pour ce qui est des consommations comme l’alcool, le tabac ou le cannabis, est avérée.

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« On parle d’addiction chez une personne qui perd le contrôle de l’usage d’un produit (comme l’alcool et le tabac) ou d’une activité (comme jouer à un jeu vidéo). Cette personne se sent mal si elle n’a plus accès à ce produit ou à cette activité. » Telle est la définition présentée aux enfants de 10 à 13 ans dans le livret élaboré par Bayard Jeunesse et la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) : Alcool, tabac, jeux d’argent. Je dis NON aux addictions.

On pourrait s’étonner qu’un tel sujet soit abordé auprès d’enfants si jeunes, et pourtant. Plus ils sont informés tôt, mieux ils seront préparés face au risque de développer une conduite addictive qui concerne en premier lieu les 15-25 ans. À ces âges charnières, le cerveau encore en maturation est, en effet, plus vulnérable, tant aux tentations qu’aux effets des substances et conduites à risque. C’est la période où apparaissent les phénomènes de groupe qui poussent aux premières expérimentations.

Un faisceau de facteurs mène à une conduite addictive

Toutes les « premières fois » ne mènent pas à une conduite addictive, bien heureusement. Plusieurs facteurs autres que l’âge entrent en jeu, comme l’explique Nicolas Prisse, résident de la MILDECA : « La fréquence et la gravité de la conduite addictive tiennent à une combinaison de facteurs liés à l’individu et à ses caractéristiques en termes de vulnérabilité ou au contraire de résistance face aux addictions, et à l’environnement dans lequel il évolue qu’il soit familial, mais aussi scolaire, universitaire ou social.

Par exemple, si les parents sont fumeurs, l’enfant aura plus de risques de le devenir. S’il vit dans un territoire où l’offre de drogue est massive, il y a plus de risques qu’il y soit confronté. Et s’il a grandi dans un environnement qui lui a permis de développer un esprit critique et une bonne confiance en lui, il résistera mieux aux tentations. Le deuxième facteur tient à la nature des produits et comportements. On sait que le tabac est l’un des plus addictifs, comme l’héroïne et la cocaïne. »

Tout un spectre d’actions pour lutter contre l’addiction

La lutte contre l’addiction se mène à tous les niveaux avec l’appui des ministères concernés, comme le détaille Nicolas Prisse : « En haut du spectre, il y a la lutte contre les trafics et le non-respect des lois, tant par les consommateurs de produits illicites que par les détaillants de produits licites interdits aux mineurs. De l’autre côté, tout ce qui est mis en place en termes de soins, d’accompagnement, de réduction des risques et des dommages. Et entre les deux, tout un vaste ensemble de politiques de prévention, non seulement médicale et sanitaire, mais surtout éducative, au niveau de la famille, du système scolaire et parascolaire, pour retarder au maximum l’âge d’entrée dans la consommation. »

La tâche est vaste, mais les moyens sont là, affirme Nicolas Prisse. « Grâce au fonds de lutte contre les addictions géré par l’Assurance maladie, le ministère de la Santé et la MILDECA, nous disposons d’environ 130 millions par an. Et surtout, nous savons ce qui fonctionne en termes de prévention : armer les plus jeunes contre les tentations. La partie se joue dans l’enfance, c’est pourquoi nous travaillons très tôt les compétences psychosociales, la confiance en soi ou en l’adulte qui facilitent le comportement en groupe et la maîtrise de soi. Cela se travaille d’abord en famille, mais aussi à l’école, au cours du cursus normal des jeunes. »

Des consommations en baisse sur alcool, tabac et cannabis

Depuis l’année 2000, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives publie tous les deux ans une étude menée auprès de 25 000 jeunes de 17 ans. Celle-ci indique que sur les principaux produits, comme le tabac, l’alcool et le cannabis, les consommations sont à la baisse. Aujourd’hui, 46 % des jeunes interrogés disent qu’ils ont déjà fumé du tabac, contre près de 80 % en 2000. Même chose pour l’alcool : 20 % des jeunes disent n’avoir jamais bu d’alcool alors qu’ils n’étaient que 5 % en 2017. Mais l’usage de la cigarette électronique augmente, ainsi que celui des écrans, une addiction pas encore reconnue par l’OMS mais qui pourrait l’être un jour.

Le rôle primordial des parents pour lutter contre l’addiction

Le rôle des parents est essentiel. Ils doivent prendre conscience que leur exemple est capital et qu’il convient à tout prix d’éviter de banaliser les consommations. Directrice des rédactions Bayard Jeunesse qui publient le livret Alcool, tabac, jeux d’argent. Je dis NON aux addictions, Delphine Saulière insiste sur la place donnée aux parents. « Aujourd’hui, sur des sujets très importants comme celui-ci, les parents font beaucoup de délégation de confiance à la société et à l’école. Or la famille reste le premier espace de transmission des savoirs et des valeurs. »

Plus d’infos sur les effets des écrans :

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