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L’humour doit-il toujours être constructif ?

Les attentats commis en janvier 2015 à Paris ont touché, entre autres, un symbole de la liberté d’expression – l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Peut-on rire de tout ? Faut-il poser ou imposer des limites ?

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Humour et résilience

Malgré les points de dissension larges et nombreux entre l’approche défendue par le magazine Charlie Hebdo et les positions du BICE, nous avons tenu, immédiatement après l’attentat du 7 janvier 2015, à réaffirmer le principe de liberté d’expression pour tous et notamment pour les enfants.

Cette position, axée sur le droit, n’empêche en rien de mener une réflexion sur le sujet de l’humour. Aujourd’hui, en faisant le lien entre humour et résilience, notre chercheur Stefan Vanistendael nous propose quelques pistes de réflexion.

L’humour constructif et l’humour agressif

Pour Stefan Vanistendael, chercheur associé au BICE, l’humour commence toujours par une faille, une situation incongrue, ou encore une surprise. 

Cette faille est parfois un problème, un agacement, une contrainte. L’humour peut s’y déployer de deux manières :

  • L’humour constructif : la faille est perçue avec gentillesse et bienveillance. « Je m’en tire plutôt bien : je n’ai qu’une jambe cassée. Cela aurait pu être les deux ! ». L’humour constructif participe à la résilience. Il est puissance de vie pour avancer, malgré une difficulté, malgré le deuil nécessaire d’un idéal qui ne correspond pas à la réalité.
  • L’humour agressif : l’humour agressif s’engage dans la faille avec hostilité. Lorsqu’il n’est pas perçu comme de l’humour, il peut causer de terribles blessures.

Peut-on rire de tout ?

L’humour constructif accepte des limites. Il sait que pour ne pas être agressif, il doit faire bon usage de la liberté d’expression, qu’il ne peut rire de tout ni de tous. Ces limites peuvent être très différentes selon les cultures.

Une certaine forme d’humour sera perçue comme acceptable par un pays, une communauté, une forme de caractère, et sera vécue comme agressive ailleurs. Ce dernier point pose question actuellement.

Pour plus de précisions, nous vous invitons à lire cette synthèse, réalisée par Stefan Vanistendael, de l’ouvrage auquel il a collaboré : Nous sourions quand la vie ne nous sourit pas. Humour, résilience et spiritualité. Editions Gedisa (2013).

Ce court traité théorique et pratique du bon usage de l’humour livre des pistes de réflexion très intéressantes.

Vous pouvez aussi vous reporter à cette actualité publiée par le BICE en mai 2014 : Comment l’humour peut-il aider la résilience ?

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