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Distribution alimentaire organisée par Ghovodi afin d'aider les familes déplacées de force en RDC
© Ghovodi
Publié le

Nord-Kivu en RD Congo. Trois de nos partenaires viennent en aide aux enfants et familles déplacés

Dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, le conflit entre le M23 et l’armée congolaise s’est intensifié depuis février 2024. Une situation terrifiante, fuie par les habitants, qui se retrouvent entassés dans des camps improvisés en périphérie de Goma notamment. Selon l’ONU, plus de 1 million de personnes ont dû quitter leurs foyers depuis deux ans et demi pour échapper au conflit mais aussi aux violences perpétrées sur les populations.*

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Dans les camps aux portes de Goma et de Minova, où interviennent nos partenaires, les besoins humanitaires sont colossaux. Obligées de fuir précipitamment, souvent à pied, les familles ont tout abandonné derrière elles. Et se retrouvent sans rien, entassées sous des tentes et autres abris de fortune. Un contexte alarmant qui a poussé nos trois partenaires locaux, Ghovodi, Cœur sans frontières (CSF) et Men and Women Working Together, à se mobiliser, avec le soutien du BICE, auprès de ces populations déplacées.  

Les projets de nos partenaires pour accompagner les enfants déplacés et leurs familles

Actions humanitaires d’urgence

CSF et Ghovodi ont mis en place des actions d’urgence en février et mars 2024 en réponse à une nouvelle arrivée massive d’enfants et familles déplacés.

« Cela faisait deux jours que nous ne trouvions pas de quoi manger. Alors cette aide que nous avons reçue nous sauve la vie. Nous sommes 12 dans notre logement de fortune au milieu du camp de Kanyaruchinya. Ma famille, moi et quatre autres enfants, séparés de leurs parents, que nous avons accueillis. C’est très difficile. Que Dieu bénisse les associations qui nous viennent en aide. » 

Jean-Baptiste, père d’une famille déplacée

CSF accompagne les familles à Minova

Notre partenaire CSF mène des activités de soutien à Minova (au sud-ouest de Goma), sur le site de Kitalaga. Dans le cadre du projet soutenu par le BICE, il a fourni une aide alimentaire d’urgence à 100 femmes enceintes et allaitantes. Farine de maïs, haricot, riz, sel, huile, farine vitaminée… Il a également distribué des kits d’hygiène menstruelle à 50 adolescentes et jeunes femmes.

Les travailleurs sociaux de CSF ont sensibilisé des parents à l’importance de servir de l’eau potable à leurs enfants pour éviter le développement de maladies hydriques telles que le choléra ou la diarrhée. Suite à ces séances d’information, des kits NFI-WASH (Non Food Items in Water Sanitation and Hygien)** ont été répartis parmi les participants.

Enfin, CSF travaille à réunir les familles qui se sont dispersées pendant leur fuite. Un mécanisme de recherche des parents des enfants non accompagnés a été mis en place localement mais aussi de manière distancée avec l’équipe de CSF présente sur les camps de déplacés à Goma.

Ghovodi aide les enfants non accompagnés à Goma

Parmi les personnes déplacées, Ghovodi et les Réseaux communautaires de protection de l’enfant (Recope) ont identifié 231 enfants ayant été éloignés de leurs parents lors de leur fuit. Ces enfants et adolescents égarés ont été placés temporairement dans 80 familles d’accueil (certaines elles aussi déplacées) à Goma et Nyiragongo. Cela leur permet de vivre dans un environnement parental réconfortant malgré le contexte de crise. Cette action les protège également des situations de danger auxquelles les enfants non accompagnés peuvent être confrontés.

Des vivres (farines, haricots..) ont été distribués aux familles d’accueil afin de réduire les risques de malnutrition et de maladie. 60 adolescentes ont également reçu des kits d’hygiène menstruelle. Un accès à des soins de qualité a été facilité pour 27 enfants déplacés.

En parallèle, les équipes de Ghovodi et les Recope collaborent pour retrouver les familles des enfants accompagnés par le projet. Actuellement, 69 ont retrouvés leurs familles.

« Quand j’ai fui la guerre, j’ai tout abandonné. Je n’avais ni produits d’hygiène, ni bassine pour me laver, ni sous-vêtements… Je ne savais pas comment gérer ma période menstruelle. Avoir reçu un kit est un soulagement. Merci pour votre générosité. »

Anuarite, 14 ans

Favoriser l’accès à l’école

Men and Women Working Together favorise le maintien à l’école des enfants déplacés

Men and Women Working Together (dénommé auparavant Gewevuca) intervient depuis janvier dans deux établissements scolaires pour favoriser l’accès à l’école des enfants déplacés vivant actuellement dans des camps. Deux fois par semaine, avant le début des cours, notre partenaire distribue ainsi à 250 enfants en situation de grande pauvreté une collation composée de bouillie vitaminée au lait et de pain avec du beurre d’arachides. Cet apport nutritionnel permet de lutter contre la malnutrition, favorise la concentration et incite les familles à envoyer leur enfant à l’école, malgré leurs difficultés à survivre.

Les enfants sont également soutenus sur le plan psychosocial. Les plus meurtris sur le plan psychologique (une soixantaine) bénéficient d’un suivi renforcé en résilience. Au cours de 6 à 10 ateliers, chaque groupe de huit enfants travaille sur l’expression des émotions, la consolidation des ressources internes et externes, la confiance en soi. Les séances sont suivies d’entretiens personnalisés afin d’approfondir avec chacun les sujets abordés. Et des visites dans les familles sont organisées.

En vue de favoriser l’intégration des enfants déplacés à l’école, Men and Women Working Together intervient régulièrement dans les salles de classe. Il échange avec les élèves sur la non-discrimination, l’entraide, le respect de l’autre…  15 enseignants sont aussi sensibilisés pour porter ces messages.

« Merci de penser à nous dans ce moment difficile. Des haricots, de la farine de maïs… C’est comme une manne et mes enfants ne mourront plus de faim. Nous vivons une mauvaise vie à cause de cette guerre. Nous avons tout laissé derrière nous. »   

Patrick, père d’une famille déplacée

*Les rebelles contrôlent actuellement le territoire de Rushuru, des petites parties des territoires de Masisi et Nyiragongo, des zones au nord de Sake, la cité de Kitshanga et les accès routiers nord vers Goma (source : Le Monde). Les accès routiers sont aussi coupés entre Goma et Minova. Ce qui ne permet pas un flux régulier de marchandises vers Goma.

**Le kit est constitué d’un bidon vide de 20 litres pour puisage, de 100 comprimés aquatabs pour la potabilisation de l’eau, d’une bâche pour la literie, d’un seau pour la lessive, de deux barres de savon

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