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RDC : soutien aux enfants déplacés dans le camp de Rusayo
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Nord-Kivu, RD Congo. Soutien aux enfants victimes de la guerre et déplacés

Le projet de Cœur sans frontières et du BICE dans le camp de Rusayo en République démocratique du Congo est une réponse essentielle à la détresse des enfants déplacés de guerre. Il vise à soulager leur souffrance immédiate et leur ouvre des perspectives d’avenir.

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La province du Nord-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est en proie à une crise humanitaire majeure. Les conflits entre milices armées, la guerre entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise, les violences perpétrées sans cesse sur les populations dévastent les régions de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Obligeant des centaines de milliers d’habitants à fuir. « Les femmes et les filles sont violées, les hommes frappés ou tués, les enfants enrôlés, les villages pillés et brûlés… Face à cette terreur qui dure, les villageois n’ont d’autres choix que de partir, abandonnant tout derrière eux », explique Cœur sans frontières (CSF), un partenaire local du BICE.

Les enfants, premières victimes de la crise

Selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU datant d’août 2024 au Nord-Kivu, plus de 2,4 millions de personnes (sur)vivent actuellement loin de chez elles. Dont environ 600 000 se sont réfugiées dans les camps surpeuplés autour de Goma. L’un d’entre eux, Rusayo, à 10 km de la ville, compte 100 000 déplacés, exposés à des conditions de vie éprouvantes.

« Le manque d’accès à l’eau potable, l’insécurité alimentaire et l’hygiène déplorable sont autant de défis quotidiens auxquels ces familles doivent faire face, explique notre partenaire. À leur arrivée, les enfants, qui représentent 65 % des nouveaux venus, souffrent pour la plupart de traumatismes physiques et psychologiques, amplifiés par le contexte de vie anxiogène. Pour ne donner qu’un exemple : lorsqu’ils doivent sortir du camp pour aller chercher de l’eau, ils savent qu’ils risquent d’être victimes de la violence des miliciens omniprésents aux alentours… »

Un soutien psychologique indispensable

C’est auprès de ces enfants fragilisés et démunis que CSF, soutenu par le BICE, agit. Il les aide sur les plans psychologique et social. Lors de séances individuelles menées par un psychologue et pendant des ateliers de résilience collectifs hebdomadaires. « 50 adolescents, 30 filles et 20 garçons, âgés entre 13 et 17 ans participent à ces actions. La plupart sont orphelins ou ont perdu de vue leurs familles en fuyant leur village. Ces deux formes d’accompagnement complémentaires sont primordiales pour eux », précise CSF. Elles les aident à exprimer leurs émotions, à évacuer la souffrance, la culpabilité, la colère notamment, à se reconstruire. En groupe, les activités créatives et les jeux participent à renforcer leur estime de soi, à retrouver confiance en l’autre et leur ouvrent des perspectives d’avenir malgré les épreuves.

L’apprentissage de savoir-faire

Afin d’améliorer leur situation, les adolescents sont également formés à des savoir-faire artisanaux tels que le tressage, le tricotage et la fabrication de gants de bain. Des compétences qu’ils peuvent exploiter rapidement. « En vendant leurs produits et services, ils participent à la vie du camp, à y améliorer le quotidien et l’hygiène. Cela les valorise auprès de la communauté et les aide sur le plan financier. Apprendre à gérer leur petite affaire génératrice de revenus leur apporte aussi des connaissances qui leur seront utiles dans l’avenir. »

Enfin, CSF organise chaque samedi des activités récréatives et sportives pour une centaine d’enfants du camp et des villages voisins afin de favoriser les amitiés et l’intégration. « Comme tous les enfants, il est primordial qu’ils s’amusent, qu’ils jouent, qu’ils rient… malgré tout. »

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