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Prévention et prise en charge des enfants victimes de violences au Pérou dans le cadre du projet Enfance sans violences
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Notre projet Enfance sans violences au Pérou

Le BICE déploie, avec ses partenaires locaux, son projet Enfance sans violences 2022-2024 dans quatre pays. Au Pérou, le Cedapp accompagne notamment des enfants et adolescents au sein de son Espace d’écoute. C’est le cas de Noah*, qui a souffert de harcèlement scolaire.

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Noah a 9 ans quand il perd son père. Un choc violent, suivi d’événements qui fragilisent encore le jeune garçon. Sa mère et lui doivent quit­ter leur logement, faute de moyens. Il se retrouve ainsi scolarisé dans un nouvel établissement. Perdu, triste et silencieux. Sa vulnérabilité fait de lui une proie facile. Noah commence à se faire harceler à l’école. Il est régulière­ment humilié et agressé. Son profes­seur, formé au repérage des enfants victimes de violences par notre par­tenaire, le Cedapp, l’oriente alors vers l’Espace d’écoute. Dans ce lieu, créé au sein de l’école 1252 Santa Isabel, dans le district d’Ate en périphérie de Lima, les psychologues du Cedapp (Centro de Desarrollo y Asesoria Psicosocial – Centre de prise en charge psychosociale) prennent en charge les enfants et ado­lescents victimes de toute forme de violences.

Pour une prise en charge rapide des enfants

« Apprendre aux enseignants à détec­ter les cas est important car cela per­met de mettre en place une prise en charge rapide des enfants victimes. Nous travaillons aussi avec la com­munauté éducative sur le soutien émotionnel qu’elle peut, en accord avec sa fonction, apporter aux élèves, explique María Emilia Filomeno, directrice du Cedapp. Pour ceux orientés vers l’Espace d’écoute, nous mettons en place un accompagne­ment psychologique adapté à chacun. Cet appui nécessite également de tra­vailler avec les parents. C’est ce dont a bénéficié Noah. » Lors des premières séances en juillet dernier, le jeune garçon apparaît rongé par la tristesse, la colère et la culpabilité. Il souffre également de douleurs thoraciques, de troubles du sommeil et de diffi­cultés de concentration. « Au fur et à mesure, il a réussi à mettre des mots sur ses émotions, à les exprimer dans ses dessins. Les identifier l’a beaucoup aidé. Il a recommencé à interagir avec ses pairs et a apprécié ces échanges. Parallèlement, le harcèlement scolaire, pris aussi en charge par l’école, s’est arrêté. »

Un travail thérapeutique mené avec les parents

Les psychologues du Cedapp observent toutefois certains freins liés à l’environnement familial. Et recommandent à la maman de Noah d’entamer un processus de thé­rapie. « Il était nécessaire qu’elle tra­vaille sur son propre deuil, sa tristesse, pour elle-même bien sûr, mais aussi pour aider son fils à se reconstruire. Enfermée dans sa douleur, elle n’arri­vait plus à être disponible pour lui. »

À l’Espace d’écoute, ce travail mené avec les parents fait partie intégrante de la prise en charge d’un enfant en souffrance. Il est même dans certains cas, et notamment dans les situations de négligences ou violences intrafami­liales, la principale action menée. « Un adulte qui n’a pas surmonté ses propres expériences douloureuses en conserve des traces, ce qui peut le conduire à reproduire ce qu’il a subi. Cela prend souvent des formes différentes, mais c’est présent. La prise en charge psy­chologique du ou des parents a donc, la plupart du temps, un effet sur tout le foyer. Petit à petit, le climat familial s’améliore, et avec lui le bien-être émo­tionnel de l’enfant. Les parents eux-mêmes en sont souvent surpris. » Dans le cadre du projet du BICE, Enfance sans violences, soutenu par l’AFD, le Cedapp a accompagné en 2023, dans cet Espace d’écoute, 50 enfants et adolescents. Ainsi que 32 parents dont 28 mères.

GRÂCE À VOUS, DES ENFANTS VICTIMES TROUVENT LA FORCE D’AVANCER DANS LA VIE.

*Le prénom a été modifié.

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