Depuis près de deux ans, Jabeentaj emmène chaque matin son petit garçon, chez une assistante maternelle de notre partenaire. Un soulagement pour cette maman qui, avant le soutien d’Aina Trust et du BICE, n’avait d’autres choix que de partir travailler en laissant son fils avec son mari, souffrant d’alcoolisme, et son aîné âgé de 12 ans.
« J’étais inquiète. Du fait de son addiction, mon mari était souvent absent. Mes enfants se retrouvaient donc régulièrement seuls, exposés à des risques. Sans activités. C’était dangereux, je le sais, mais je devais gagner un peu d’argent pour vivre », confie Jabeentaj, ouvrière à l’époque dans une usine de soie près de Bangalore.
Un lieu d’éveil et de jeu pour les petits
Désormais, Navaz bénéficie d’un cadre structuré et épanouissant. Entouré de quatre autres enfants âgés de moins de 6 ans. Ils jouent, apprennent comptines et chansons, participent à des ateliers éducatifs, dessinent… Autant d’activités qui stimulent leur curiosité, leur éveil et favorisent leur socialisation. Leur assistante maternelle, régulièrement formée par Aina Trust pour enrichir sans cesse l’accompagnement, leur prépare également chaque midi un repas équilibré.
« L’alimentation est un point important de notre action. Les 150 enfants pris en charge par nos 30 nourrices sont tous issus de familles en situation de grande pauvreté, explique Mary Chelladurai, fondatrice de l’association Aina Trust. Leur garantir un repas sain par jour est donc primordial pour prévenir, par exemple, l’anémie ou les infections intestinales. Nous réalisons par ailleurs des contrôles médicaux chaque trimestre pour vérifier leur croissance, leur état de santé en général. Et nous sommes attentifs à tout signe de négligence ou de maltraitance. Ce suivi nous permet d’intervenir rapidement auprès des familles en cas de besoin. En parallèle, nous sensibilisons les parents à la nutrition, l’éducation responsable, l’importance de l’école… »
80 parents à la tête d’une micro-entreprise
Ayant pour objectif le développement intégral des enfants, Aina Trust propose également depuis deux ans, avec le soutien du BICE, un appui économique aux familles en situation de grande précarité. « Il est primordial que les parents retrouvent leur autonomie financière pour pouvoir subvenir aux besoins essentiels de leurs enfants et leur permettre de vivre dignement… »
Jabeentaj fait partie des 80 parents, principalement des mamans, qui ont bénéficié de cet accompagnement : recherche d’une micro-activité en fonction des compétences de chacune, formation à la gestion et à l’épargne, soutien financier au démarrage. Les résultats sont très encourageants.
« Quand je travaillais dans l’industrie de la soie, je gagnais 150 roupies (1,60 €) par jour, parfois moins. C’était insuffisant pour faire vivre ma famille. Cela payait à peine le loyer. Désormais, je tiens mon petit commerce d’ustensiles en plastique et mon revenu a doublé. Je suis tellement contente. Mon aîné peut enfin aller à l’école publique, dont le coût de l’uniforme et du transport étaient trop élevés avant pour moi. Un meilleur avenir s’ouvre à nous. »
Un projet qui s’autofinance
Afin de rendre cette action pérenne, le projet prévoit que celle-ci s’autofinance. Ainsi, une fois leur activité stabilisée, les bénéficiaires remboursent petit à petit l’aide qui leur a été apportée (10 000 roupies soit 107 euros), ce qui permet de soutenir d’autres parents.
« Ce système fonctionne bien. D’autres familles vont bientôt pouvoir en profiter. Parmi les métiers développés : la vente de légumes ou autres produits, la fabrication d’encens, le nettoyage de dattes, l’élevage d’oies ou encore la fourniture d’eau purifiée », conclut Mary, ravie de constater chaque jour l’effet positif de cette initiative, menée grâce à nos donateurs, sur les enfants.