Une discrimination accrue envers les filles en conflit avec la loi
Dans son rapport annuel au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Marta Santos Pais a souligné la nécessité de prévenir la violence et la privation de liberté des jeunes filles impliquées dans le système de justice pénale.
Pour le BICE et ses partenaires du programme « Enfance sans Barreaux », la dimension genre est essentielle dans l’administration de la justice juvénile. En effet, dans bien des cas, les jeunes filles en conflit avec la loi sont confrontées à des stéréotypes, y compris au sein des institutions étatiques chargées de protéger les enfants, augmentant les discriminations à leur encontre et les privant de leurs droits fondamentaux.
Les stéréotypes et discriminations dont souffrent les filles au sein des systèmes de justice pénale accroissent les violences physiques et psychologiques dont elles sont victimes, que ce soit au moment de leur arrestation, leur transfert ou leur incarcération. A cela s’ajoutent des conditions de détention marquées par la surpopulation carcérale, la non-séparation avec les adultes, et des atteintes à leur intégrité physique.
Les adolescentes enceintes et les filles-mères
Par ailleurs, le BICE a exprimé ses vives préoccupations concernant les conditions de détention des adolescentes enceintes et celles vivant en détention avec des enfants en bas âge. En effet, elles bénéficient très rarement de l’assistance médicale nécessaire et d’une alimentation appropriée pour leur bébé et pour elles-mêmes. En outre, l’environnement carcéral est incompatible pour le développement de ces enfants.
Les mesures non privatives de liberté devraient être privilégiées pour les filles en conflit avec la loi, surtout lorsqu’elles sont enceintes ou ont des enfants en bas âge.
Le BICE et ses partenaires appellent les Etats à adopter une dimension sexospécifique dans l’administration de la justice juvénile afin de protéger les filles des discriminations et violences et qu’elles puissent bénéficier de l’ensemble des droits qui leur sont reconnus.
Nous appelons également les Etats à mettre en œuvre les Règles des Nations Unies concernant le traitement des femmes détenues et les mesures non privatives de liberté pour les femmes délinquantes (Règles de Bangkok) et les Stratégies et mesures concrètes types des Nations Unies relatives à l’élimination de la violence à l’encontre des enfants dans le contexte de la prévention du crime et de la justice pénale.