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Formations par le BNCE-RDC auprès d'enfants anciennement en conflit avec la loi
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RD Congo. Retour sur ce projet de réinsertion de jeunes en rupture sociale

À Kinshasa, en République démocratique du Congo, le BNCE-RDC et le BICE ont mené pendant huit mois un projet en direction de 60 enfants auteurs d’infractions et sortis de prison et de 20 victimes.

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« Ma fille a été arrêtée et détenue à la prison centrale de Makala pour coups et blessures volontaires. Je ne la supportais plus au point que je ne suis jamais allé lui rendre visite. Après sa sortie, j’ai participé à une 1re séance de parentalité responsable organisée par le BNCE-RDC.  Ce jour-là, j’ai compris que la regarder autrement, plutôt que de la tenir loin de moi, pourrait certainement contribuer à son épanouissement. J’ai alors pris la décision d’aider ma fille à réussir dans son activité. » Ce papa fait partie des 40 parents d’enfants libérés de prison qui ont bénéficié entre septembre 2022 et avril 2023 à Kinshasa en RD Congo de séances de sensibilisation pour les aider sur les plans relationnel et éducatif.

Sensibilisation des parents : des retours très positifs

Des séances portant sur les stades de développement de l’enfant et de l’adolescent, les causes et conséquences de la violence, la bientraitance, l’accompagnement des jeunes dans leurs diverses activités ou encore la parole positive. « Les parents étaient ravis de pouvoir partager leur propre situation. Ils étaient ouverts aux réflexions sur leur façon de faire, contents d’apprendre de nouvelles choses, avec une réelle volonté d’évoluer. Les premiers retours sont très positifs. Certains parents nous ont déjà confié avoir observé les effets bénéfiques de leurs changements d’attitude sur le comportement de leurs enfants », explique notre partenaire local.

Un accompagnement psychosocial bénéfique pour les jeunes

Parallèlement, le BNCE-RDC a encadré des activités résilience et des groupes de paroles en direction de 80 adolescents. 60 sortis de prison et 20 victimes*. Cet accompagnement psychosocial a donné des clés aux jeunes pour faire face aux défis et difficultés de la vie. Chacun a réfléchi à ses facteurs de risques et de protection. Ils ont partagé leurs histoires, leurs expériences (1 seul n’a pas voulu parler). Et ont participé à plusieurs ateliers qui les ont aidés à reprendre confiance en eux. Les enfants libérés se sont interrogés sur leurs comportements et ont été capables de reconnaître leurs fautes. Les échanges avec des victimes leur ont permis de percevoir, de ressentir leur douleur. Tout ce travail les a menés à présenter des excuses. Cela a aussi permis aux enfants victimes d’avancer, de « tourner la page ». Et de développer un autre regard sur les enfants auteurs d’infractions. « Les résultats de ce travail commun ont dépassé nos attentes. Tous en sont sortis grandis ou réconciliés avec leur histoire, avec eux-mêmes et/ou avec les autres. Nous renouvellerons cette initiative. »

Un appui pour permettre aux jeunes d’être autonomes financièrement

Enfin, le projet dont l’objectif est la réintégration durable de jeunes en rupture sociale a aidé 20 de ces adolescents anciennement en conflit avec la loi à développer une activité génératrice de revenus. Pendant les premiers mois, les adolescents ont bénéficié d’une courte formation sur la gestion de l’activité, l’étude de faisabilité et de rentabilité, la détermination des coûts et des prix, le calcul des bénéfices et la gestion des stocks. Ils ont ensuite choisi l’une des cinq filières identifiées comme étant rentables à court terme : l’ouverture d’une cabine téléphonique avec la vente de cartes prépayées, la commercialisation d’habits de seconde main, la restauration, la coiffure et la couture. Pour chaque secteur, deux séances de formation par un consultant externe ont été organisées.

Appuyés financièrement, les jeunes ont ensuite lancé leur activité. Suivis chaque semaine par l’équipe du BNCE-RDC. Au printemps, le bilan des activités était positif : 13 d’entre elles portaient leurs fruits (notamment couture, coiffure et restaurant), 4 connaissaient quelques difficultés. Trois ne fonctionnaient pas. « Parmi les problèmes rencontrés, il y a eu l’inflation qui a ralenti la progression des activités. Mais aussi les difficultés de survie des familles qui ont parfois utilisé une partie du capital pour se nourrir. Ou encore une mauvaise gestion. Mais nous sommes contents des résultats qui sont très encourageants. Et restons aux côtés des bénéficiaires pour les épauler si besoin, trouver des solutions quand il y a des obstacles », explique le partenaire.

Le BNCE-RDC fait partie des trois structures (avec le BNCE-Togo et DDE-CI en Côte d’Ivoire) à travailler avec le BICE sur le nouveau projet de justice réparatrice, Enfance sans barreaux 3, qui débute en juillet 2023.

* Les enfants victimes bénéficiaires ne sont pas les victimes directes des enfants libérés participants à ce travail en commun.

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