Le 13 mars prochain, le Conseil des droits de l’homme consacrera sa 25ème Journée de débat général sur les droits des enfants au thème “L’accès des enfants à la justice”. Pour approfondir les débats et renforcer le plaidoyer sur ce sujet, le BICE réunit à Genève ses organisations membres et partenaires d’Afrique et d’Amérique latine pour une série d’événements autour de la justice juvénile.
On retient en particulier que M. Abraham Bengaly, Président du BNCE-Mali, organisation membre née du BICE, interviendra oralement au Conseil des droits de l’Homme le 13 mars pour soulever l’importance de garantir l’accès à la justice aux enfants vivant dans l’extrême pauvreté, aux filles migrantes et aux enfants victimes des conflits. En raison du statut spécial de ces enfants et de leur état de dépendance, cet accès demeure en effet entravé par de nombreux obstacles.
La justice juvénile, une préoccupation centrale pour le BICE
Le thème retenu cette année par le Conseil des Droits de l’homme pour la Journée de débat général est l’un des principaux axes d’action du BICE, qui se traduit notamment par le large programme “Enfance sans barreaux”. Mené conjointement dans 9 pays d’Amérique latine et d’Afrique, il entre actuellement dans sa deuxième année d’activités. L’objectif commun à toutes les actions entreprises est d’instaurer des programmes socio-éducatifs permettant une véritable réinsertion des enfants en conflit avec la loi.
L’agenda de l’ONU coïncidant avec le premier anniversaire du programme “Enfance sans barreaux”, le BICE débute ici une série d’articles consacrés à la justice des mineurs. Premier volet ci-dessous : l’exemple du Mali.
L’alternative à la prison pour les enfants maliens grâce à la formation des professionnels
En mars 2013, un séminaire sur l’alternative à l’emprisonnement des mineurs s’est tenu à Bamako, avec un double objectif : d’une part former les acteurs de la justice à l’approche restaurative de la justice juvénile et à l’application de mesures alternatives à l’emprisonnement et, d’autre part, favoriser la réflexion et sensibiliser les participants à cette thématique. Cette formation a réuni 40 personnes, parmi lesquelles des représentants des autorités publiques (la Direction Nationale de la Promotion de la Femme et de l’Enfant, la Direction Nationale du service du développement et de l’économie solidaire, le Centre National de Documentation et d’Information sur la Femme et l’Enfant), 10 travailleurs sociaux, 15 officiers de police judiciaires et 10 surveillants de prison.
Le fait à retenir : grâce à ce séminaire organisé par le BNCE-Mali dans le cadre des activités prévues par le programme, 190 enfants ont bénéficié d’une procédure de déjudiciarisation ou d’une mesure d’alternative à l’emprisonnement. Il a en effet été constaté que ces enfants étaient incarcérés sans motif valable !
L’exemple du Mali confirme la forte conviction du BICE que les enfants en conflit avec la loi sont souvent traités de manière inadaptée à leur âge et que leur réinsertion scolaire, socioprofessionnelle et familiale est indispensable.
Au sommaire de nos prochains articles sur la justice juvénile :
- Vers une justice réparatrice : l’exemple du Brésil
- Le phénomène de la délinquance juvénile : les média en veulent savoir plus.
- Guatemala : mise en place un modèle socio-pédagogique dans les centres de privation de liberté et dans les mesures non privatives de liberté. L’interview de Zoel Franco, coordinateur du programme Enfance sans barreaux sur place.
- Les perspectives pour la deuxième année d’activités : interview vidéo de Laurence Mourier, coordinatrice du Programme Enfance sans barreaux.