Dans le cadre du projet Ecole sans murs, le BICE développe avec, son partenaire local, Callescuela, des actions pour donner accès à l’éducation aux enfants qui en sont privés. Deux centres d’éducation populaire prennent en charge 80 enfants et adolescents âgés de 2 à 17 ans à Asunción, la capitale du Paraguay.
Qui sont les enfants et adolescents accueillis dans les centres ?
Maria Camila : Ce sont des enfants en situation de grande vulnérabilité, qui ont de profondes carences en matière d’éducation. Ils vivent dans des zones de grande pauvreté et à haut risque où la population est stigmatisée et marginalisée. Ils évoluent dans un monde informel, sans limites de temps, ni d’espace et jonglent, dès leur plus jeune âge, entre travail de rue, scolarité, aide aux parents… L’improvisation et la flexibilité dont ils doivent faire preuve pour assurer leur minimum vital se concilient difficilement avec les obligations de l’école (horaires, présence…). Le taux d’abandon scolaire est donc particulièrement élevé au sein de ces communautés.
Quelles activités leur sont proposées dans les centres ?
Dans chaque centre, tout est mis en œuvre pour inclure ou ré-inclure les enfants et les adolescents dans le système éducatif dans les meilleures conditions. Les éducateurs assurent un soutien scolaire dans les principales matières (espagnol, histoire…) et proposent également des formations professionnelles (mécanique, électricité, couture…)
Mais le centre représente bien plus qu’un simple lieu d’aide aux devoirs. Il procure aux enfants un cadre serein, sûr et bienveillant, loin du tumulte et des dangers de la rue. Il leur fournit également le matériel nécessaire pour étudier (table, cahier, bibliothèque) et un petit goûter roboratif. Des activités sont régulièrement proposées (ateliers thématiques, visites d’autres villes…) pour éveiller et nourrir la curiosité de ces enfants qui n’ont jamais quitté leur quartier.
L’éducation reçue au centre doit leur permettre de se protéger des risques d’exploitation, de traite, de drogue et de toutes les formes de violence qui sont leur quotidien. Au-delà de l’apprentissage de savoirs, il s’agit de leur donner les outils pour qu’ils puissent s’affirmer en tant que titulaires de droits.
Comment le centre est-il perçu par les enfants et leurs parents ?
Les parents des enfants qui fréquentent le centre sont très positifs : ils ont conscience que le centre est une chance pour leurs enfants.
Bon nombre rappellent qu’à l’école, ce sont les enfants qui bénéficient du soutien scolaire qui, bien souvent, se chargent de ré-expliquer la leçon à leurs camarades ! Et du côté des enfants, on enregistre le même enthousiasme !
Le centre est ouvert à tous, les enfants peuvent venir quand ils le souhaitent sans sélection ni obligation. Bien sûr, les enfants sont plus ou moins assidus, certains sont « débordés » par leur vie qui n’est pas simple, d’autres viennent au centre avec leur petit-frère ou sœur de quelques mois dont ils ont la garde… Les éducatrices sont vigilantes et passent fréquemment dans les maisons pour suivre chaque famille et convaincre enfants et parents de l’importance d’une éducation suivie.
Et quel meilleur exemple pour cela que Purita ? Hier petite fille vendeuse sur les marchés d’Asunción, elle a grâce au CEP poursuivi ses études et est aujourd’hui en charge des deux centres d’Asunción !