Au Tadjikistan, notre partenaire Iroda travaille à la formation et à l’insertion professionnelle de jeunes en situation de handicap mental (troubles du spectre autistique et trisomie notamment). Parmi ses actions mises en place dans le cadre d’un projet soutenu par le BICE, Iroda s’attache à établir des partenariats avec des entreprises afin qu’elles accueillent en stage ou emploient l’un de ces jeunes. L’association développe également un réseau de parrains. Ces professionnels donnent de leur temps, une à deux fois par semaine, pour transmettre aux jeunes intéressés un savoir-faire, une pratique artistique, un métier… Ces séances sont aussi l’occasion pour les participants de développer leurs compétences en communication et de travailler en équipe.
« Ouvrir le milieu du travail aux personnes en situation de handicap mental est encore difficile au Tadjikistan. C’est pour cela que nous sommes très investis dans la recherche de nouveaux employeurs, de nouveaux parrains, et que nous communiquons beaucoup sur le sujet, sur les parcours de réussite. Nous voulons que les mentalités évoluent, que les Tadjikes se rendent compte de l’importance de développer l’inclusion professionnelle, de ce que cela peut apporter à une entreprise, à une société », explique notre partenaire Iroda.
Ci-dessous, plusieurs témoignages de « parrains » et « marraines » de l’association, qui forment ou mènent des activités culturelles avec les jeunes en situation de handicap mental.
Témoignages de professionnels parrains de l’association
Vassilina, communication numérique
« Je travaille dans une agence de publicité numérique. Deux fois par semaine, j’encadre des jeunes d’Iroda. Cela me plaît. Et je crois que nous avons tous à apprendre de ces personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique. Personnellement, à leur contact, j’apprends à percevoir le monde autrement. Pendant les séances, les jeunes travaillent sur la façon de bien exprimer leurs pensées, nous écrivons des textes, nous jouons à des jeux d’association d’idées, de mots. Je leur laisse libre cours à leur imagination, leur fantaisie et il en ressort parfois des choses formidables, qui sortent de l’ordinaire… Ce qui est super dans le domaine de la publicité. J’adore travailler avec eux et leurs progrès sont vraiment spectaculaires. »
Alisher, bijoutier
« Bijoutier depuis 30 ans, je travaille dans un centre d’éducation pour adultes en tant qu’enseignant depuis 2014. J’ai accepté de devenir parrain car j’avais envie d’acquérir une nouvelle expérience en matière de pédagogie et de travail avec des enfants particuliers. J’apprends beaucoup. Et j’espère que les jeunes que j’encadre aussi. Cela me demande plus de temps d’explication et je dois être plus sensible, faire attention à ne pas blesser avec un mot trop dur. Certains progressent vite. Ravshan par exemple est déjà en train d’assembler les parties d’un bijou. Il est assidu, poli et précis dans son travail. »
David, musicien
« Mes séances de percussions sont organisées sous forme de session de musique improvisée, pendant lesquelles chaque participant doit à un moment donné jouer seul. Cela permet aux jeunes de participer au processus créatif, les oblige à s’écouter mutuellement et les rapproche les uns des autres. Nous travaillons aussi la motricité fine des doigts et des mains, peu développée chez certains. Pour moi, découvrir la musique dans le cœur des gens, c’est l’expérience de toute une vie. Et je suis ravi de mener ce travail en ce moment avec ces jeunes. Certains ont un univers musical incroyable et sont très assidus… Cela me rend heureux. »
Aziza, chorégraphe
« Je suis contente de mener ce programme pour les enfants dits à besoins spécifiques. Au début, je suis passée par une phase d’observation, de tests pour comprendre ce dont ils ont besoin, ce qui pourrait les aider. Travailler sur la perception de son corps, la perception de son corps dans l’espace, la créativité est passionnant. La mise en relation d’enfants ordinaires avec des enfants ayant des besoins spécifiques a prouvé son efficacité et sa réussite dans le monde entier. J’aimerais reproduire cette méthode au Tadjikistan. »
Umedtchon, chef-cuisinier
« Je forme depuis plusieurs mois Khouchbakht. Tout se passe très bien. Ses progrès sont formidables. Il est appliqué, courageux, poli, joyeux. J’ai toujours voulu travailler avec des personnes dites à besoins spécifiques ou en situation de handicap. Je me disais que ce serait une collaboration enrichissante pour elles comme pour moi. Et je ne suis pas déçu, bien au contraire. J’ai d’ailleurs décidé d’accueillir un nouveau jeune en formation, atteint de trisomie, Umed. Il vient en stage deux fois par semaine, accompagné d’un coach professionnel, présent pour faciliter les échanges et son apprentissage. »
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