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Enfants en syrie accompagnés sur le plan psychosocial par notre partenaire
Des groupes de soutien psychosocial sont organisés pour les enfants et les parents à Alep par notre partenaire Les Maristes bleus. © FMSI
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Témoignage d’Alep. « Ce groupe m’a apporté la paix »

À Alep, en Syrie, où les conditions de vie sont particulièrement difficiles, les Maristes bleus, soutenus par le BICE, accompagnent les familles les plus vulnérables sur le plan émotionnel. Témoignage d’une maman, bénéficiaire du projet de 12 mois Seeds, débuté en septembre 2023.

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« Avant, j’étais souvent en colère. Je criais pour un rien sur mes enfants, je leur faisais peur. Ce groupe m’a apporté la paix. » Fatima a 35 ans. À Alep en Syrie, où elle vit avec ses trois enfants, le quotidien est difficile. Éprouvant. Là-bas, les familles manquent de tout : électricité, nourriture, eau potable, essence, accès aux soins de santé…. Dévastée par la guerre puis, en février 2023, par les tremblements de terre, la ville peine en effet à se relever. Assommée de surcroît par la grave crise économique que le pays traverse.

Peur, anxiété, découragement… Un besoin important d’appui psychosocial

C’est dans ce contexte que les Maristes bleus, épaulés par le BICE, ont mis en place en septembre 2023 un projet d’un an alliant soutien humanitaire et appui psychosocial. « Les enfants ne connaissent souvent rien d’autre que la guerre. La peur et l’anxiété sont très présents. Les adultes sont éreintés ; le manque est effrayant. Les tremblements de terre ont encore aggravé la situation », témoignaient les frères Maristes à l’automne dernier.

Pour accompagner les familles les plus vulnérables, des ateliers de soutien psychosocial ont ainsi été organisés par tranche d’âge. Trois groupes pour les enfants entre 4 et 15 ans*, un pour les jeunes adultes et un dédié aux femmes. « Il est important d’être à l’écoute des enfants mais aussi des parents afin de favoriser un environnement familial serein. Nous aidons notamment les mamans à développer certaines compétences de vie et des stratégies de gestion du stress. »

La voix de Fatima, une maman bénéficiaire

Pour Fatima, membre de ce groupe, ces réunions ont eu un impact fort sur sa vie et celle de ses enfants. « Au début, je considérais que ce que nous apprenions était purement théorique. Et puis, un jour, j’ai décidé d’appliquer certains conseils. Cela a été tellement positif… Je me sentais mieux et ma famille aussi. » La jeune femme prend désormais le temps de reconnaître ses sentiments et de les exprimer de manière responsable.

« J’ai appris à employer la première personne. À dire, par exemple, ʺJe me sens en colèreʺ à la place de ʺTu m’as mise en colèreʺ. Et puis, avant, lorsque l’un de mes enfants pleurait, je lui criais de me dire ce qu’il voulait, sans finalement lui donner l’occasion de s’exprimer. Il m’arrivait aussi de lever la main sur eux. Aujourd’hui, je suis plus calme, plus à l’écoute. Et mes enfants aussi. J’ai compris l’importance de prendre le temps de m’occuper de moi et de passer du temps de qualité avec eux. J’utilise d’ailleurs certains des exercices appris lors des réunions pour les aider à parler de leurs émotions, à évacuer le stress. »    

Renforcement du tissu social, essentiel à la résilience

Au-delà des compétences parentales, ces ateliers hebdomadaires ont favorisé la création de réseaux de soutien solides entre les 52 participantes. Un point cher aux Maristes bleus ; le tissu social jouant un rôle essentiel dans le processus de résilience. « Renforcer les liens communautaires, très abîmés par les crises successives, était aussi l’un des objectifs de notre événement Féminin pluriel. Les femmes y ont partagé leur parcours et leurs pensées lors d’une représentation publique à laquelle chacune avait invité une personne de son entourage. Des messages de force et d’espoir, et un moment de partage qui ont beaucoup marqué les mamans, qui les ont soudées », précisent les Maristes bleus.

558 enfants accompagnés sur le plan émotionnel

De leurs côtés, les 558 enfants et adolescents bénéficiaires ont aussi appris, tout au long de l’année, à identifier et gérer leurs émotions, à valoriser leurs compétences personnelles et sociales et à en acquérir de nouvelles, à gagner confiance en eux et en les autres. « Observer les bénéfices de ces ateliers sur eux, les voir aller mieux, retrouver le sourire, développer des relations sociales saines et positives est tellement gratifiant. Ce travail psychosocial prend en effet tout son sens quand on les voit se redresser petit à petit. C’est une pierre à l’édifice essentielle pour les aider à se reconstruire, à avancer. »

*Lotus rose pour les 4-6 ans, Lotus bleu pour les 7-9 ans et bambou pour les 10-15 ans

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