C’est notre partenaire au Bénin, les Frères Franciscains, qui nous a alertés sur cette situation. De jeunes enfants, sortis de l’école obligatoire et pas encore en âge d’entrer en apprentissage, se font « embaucher » dans des ateliers de couture, coiffure, cuisine. Leurs patrons sans scrupules les exploitent et leur demandent parfois même de travailler comme domestiques le soir chez eux. Les parents, souvent en situation de grande pauvreté, n’ont d’autre choix que de laisser faire.
Entre école et formation professionnelle pour ces enfants travailleurs
Notre partenaire dispose d’une école avec un vaste préau au sein de l’Orphelinat Sainte Famille, dans une commune entre la capitale du Bénin, Cotonou, et Porto-Novo. L’idée est donc née d’y développer un projet de deux ans pour ces enfants travailleurs, entre école et formation professionnelle. Une aide précieuse pour leur avenir. Les enfants suivent ainsi une remise à niveau scolaire, des activités de psychomotricité et des ateliers d’orientation professionnelle.
Trois classes ont été créées, avec trois enseignants. Mais aussi des encadrants pour accompagner, sur les plans psychologique et sanitaire, les enfants souvent victimes de maltraitances. Quelque 75 enfants retournent dont, grâce à cette initiative, sur les bancs de l’école depuis septembre dernier.
Un travail de plaidoyer aussi amorcé
La réalisation de ce projet n’était pas évidente. Il fallait en effet convaincre les maîtres-artisans de laisser partir cette main d’œuvre corvéable et bon marché. Mais aussi les parents de renoncer à cette source de revenu, si modeste soit-elle. Le projet prévoit d’ailleurs des ateliers pour les patrons et les familles. Cela pourrait les aider à prendre conscience que la place des petits n’est pas au travail. Il est dans l’intérêt de tous que ces enfants maîtrisent la lecture, l’écriture et le calcul. Ou encore sachent produire des devis et des factures pour mieux seconder leurs patrons, illettrés pour la plupart.
Le BICE place beaucoup d’espoir dans ce projet novateur, ainsi que dans ce partenaire reconnu, notamment dans le secteur de l’éducation. Il est en effet très bien implanté dans la communauté et particulièrement sensible à la situation de ces enfants laissés hors système.
Parallèlement à cette action, un travail de plaidoyer est amorcé auprès des autorités pour que la formation dispensée puisse être reconnue.