Le séminaire Sembrar con esperanza (Semer avec espérance) s’est tenu les 20 et 21 avril à Buenos Aires. Il a réuni environ 100 éducateurs des 7 organisations qui œuvrent, au sein de la Mesa Pro BICE Argentina, à la protection de l’enfance en Amérique latine. Cette rencontre s’intégrait dans le projet plus global lancé par le réseau en février dernier. Son objectif : mettre en commun leurs solutions créatives, selon une approche fondée sur les droits de l’homme et la résilience communautaire, pour accompagner toujours mieux les enfants dans leurs communautés et leurs écoles.
De nombreux experts et personnalités étaient présents pour animer ces deux journées d’échanges intenses. Parmi eux, Alessandra Aula, secrétaire générale du BICE, qui profitait du déplacement pour coordonner également la semaine de réunion entre les 4 Mesa Pro BICE d’Amérique latine (Mesa du Brésil, du Chili, d’Argentine et du Guatemala, cette dernière en voie de constitution).
Un projet commun : la protection de l’enfance en Amérique latine
Les participants, répartis en trois ateliers ont été invités à réfléchir en groupe aux trois thématiques prioritaires pour la protection de l’enfance en Amérique latine, définies lors de la précédente rencontre.
L’atelier « Droits et participation active des enfants et des adolescents » a souligné le rôle de l’éducateur comme acteur coresponsable dans la protection et la promotion des droits de l’enfant. Des questions telles que « Avec qui l’éducateur peut-il travailler ces sujets ? », « Pourquoi faut-il assurer la participation des enfants ? », ou encore « Comment peut-on renforcer cette participation ? » ont ici été au cœur des discussions.
Le second atelier s’est, lui, attaché à préciser l’organisation et les formations nécessaires aux équipes et aux réseaux. La pensée de Paulo Freire, sa pédagogie de l’espérance, ainsi que les principes de la planification sociale ont pleinement nourri la réflexion. Les participants ont reconnu que, si chaque éducateur et chaque situation sont différents, il est néanmoins possible de se retrouver sur nombre de points de communs. Et que c’est sur ces points communs qu’il convient de s’appuyer pour travailler ensemble et avancer collectivement pour transformer la réalité sociale.
L’espérance, moteur d’action pour la protection de l’enfance
Enfin l’atelier « Approche de la violence au sein et hors de l’école » a interrogé une réalité vécue au quotidien par les éducateurs présents. Qu’entendons-nous par violence ? Qui doit s’adapter à qui ? Sur ce dernier point, la réponse a été unanime : ce sont la communauté et les écoles qui doivent s’adapter aux enfants et non l’inverse, particulièrement dans les contextes les plus difficiles. Comme le nota Lourdes Molina, psychologue, experte dans la lutte contre la violence, « Ce qui définit la richesse d’une école, c’est sa flexibilité neuronale. Plus une école parvient, au sein de son système de croyance et de valeurs, à se monter ouverte, mieux elle est à même d’accompagner la vie des enfants. »
En conclusion de ce temps fort, S.E. le Cardinal Mario Poli a tenu à rappeler que « l’espérance est la meilleure des semences. Ce n’est pas pour rien qu’elle nous vient de Dieu, qui la met dans nos cœurs pour que nous puissions encore espérer alors que tout porte au désespoir. Nous ne pouvons pas abandonner. Il faut toujours espérer qu’il adviendra quelque chose de nouveau. L’ésperance est un aiguillon qui nous incite à ne pas baisser les bras. »
Semer avec espérance à travers l’éducation,
c’est avoir la conviction qu’aucun enfant n’est irrécupérable.