Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au Guatemala, un enfant est séquestré chaque jour. Les disparitions se multiplient, souvent liées aux violences intra familiales, à la traite des personnes et au crime organisé. La précarité est omniprésente : 53,7% de la population vit dans la pauvreté. En 2014, le ministère de la Santé publique estimait que 58 000 enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition. L’éducation, enfin, fait resurgir les profondes inégalités présentes au sein de la société. Le taux d’analphabétisation peut atteindre 55% dans les régions les plus défavorisées.
L’État semble ainsi avoir abandonné ses enfants et ses adolescents. Il n’investit qu’une portion infime de son budget (moins de 4%) dans la jeunesse. C’est dans ce contexte où les relations de pouvoir, de violence, de concurrence, d’autodestruction, de méfiance, d’injustice et de désespoir priment que le BICE a choisi de mettre en place, avec son partenaire ODHAG (Oficina de derechos humanos del Arzobispado de Guatemala) un réseau pour la bientraitance des enfants.
Favoriser la bientraitance des enfants et la résilience au Guatemala
Le réseau pour la bientraitance des enfants au Guatemala réunit, autour du BICE et de l’ODHAG, 11 organisations qui œuvrent dans le pays pour la dignité de l’enfant et le respect de ses droits. Ce projet poursuit 4 objectifs principaux.
- Former 25 membres des organisations pour les aider à mieux accompagner les enfants. La formation s’organise autour de la protection, de la résilience et de l’éducation à une culture de paix. Elle s’appuie sur les manuels du BICE et de l’ODHAG, révisés pour être adaptés au contexte local.
- Sensibiliser à la bientraitance l’ensemble de la communauté. L’ensemble des organisations partenaires ont mené une campagne « Un trato por un buen trato » à l’occasion de l’anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant en novembre.
- Développer et formaliser un réseau d’organisations guatémaltèques qui travaillent de concert à la promotion d’une culture de bientraitance des enfants. Des actions vont permettre de faire connaître cette initiative au grand public.
- Étendre le réseau pour la bientraitance des enfants aux pays voisins, le Honduras et le Salvador. Pour cela, le BICE et l’ODHAG ont identifié des organisations dans ces pays, déjà actives dans la défense des droits de l’enfant, l’immigration et la non-violence. Peu à peu, un réseau régional se met ainsi en place.
À lire, en complément, cet article publié en janvier 2020 :