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aide alimentaire au Burkina Faso
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Urgence alimentaire au Burkina Faso. Une aide vitale pour les familles vulnérables

Face à l'insécurité alimentaire croissante, 225 familles de Bama, Bourzanga et Soumousso ont reçu une aide d'urgence en juin dernier, un soutien indispensable dans un contexte de crise.

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« Nous saluons celles et ceux qui ont pensé à nous. » Belem, veuf et responsable d’une famille de 14 personnes, fait partie des 225 foyers des villes de Bama, Bourzanga et Soumousso à avoir bénéficié d’une aide alimentaire d’urgence en juin dernier. Une vraie bouffée d’oxygène pour ces parents, en situation d’extrême pauvreté, qui n’arrivaient plus à nourrir leurs enfants. « Les besoins alimentaires sont immenses ici et les prix des denrées de première nécessité telles que le maïs sont élevés, souligne un autre papa, Zida. On ne s’en sort plus. »

Les causes de la crise alimentaire : violences, inflation et instabilité

Secrétaire général de la CEPMR*, en charge du projet en partenariat avec la CICM* et le BICE, l’abbé Fidèle Rodrigue Sanon parle d’un dénuement et d’une insécurité alimentaire alarmants. « Il est estimé à 3,5 millions le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire au Burkina Faso, soit environ 20 % de la population**. Cette situation résulte de plusieurs facteurs, dont l’inflation des prix des denrées alimentaires, exacerbée par la dépendance de notre pays aux importations et les problèmes d’approvisionnement en raison de l’instabilité politique. »

Autres causes majeures : les violences et menaces terroristes djihadistes, en particulier dans les régions du Sahel, du Nord et Centre-Nord. Elles limitent l’accès aux terres agricoles, réduisant ainsi la production locale. Elles rendent de surcroît dangereux l’acheminement des denrées vers ces zones. « À Bourzanga, les hommes sont tués dès qu’ils sortent de la ville. Ce sont donc les femmes qui prennent des risques immenses pour assurer la survie de leurs familles. Elles sont fréquemment victimes de violences​ », s’inquiète l’abbé. Et Auguste Léandre Senou de la CEPMR d’ajouter : « Ces attaques, qui créent un climat de terreur, ont également contraints de nombreux habitants à fuir leurs foyers ce qui a provoqué des déplacements massifs de population à l’intérieur du pays. Pour tous ces migrants internes, il est difficile de trouver un travail, de quoi se nourrir. »

L’impact des distributions alimentaires : un soulagement temporaire mais vital

En juin, l’aide alimentaire a été donnée aux familles démunies des enfants inscrits dans les espaces Amis des enfants, autre projet soutenu par le BICE. « Parmi les 225 ménages bénéficiaires, 150 sont déplacés internes. Chacun a reçu 25 kg de riz et 5 litres d’huile. Ce qui leur permet de garantir des repas pendant une dizaine de jours. Ça peut paraître dérisoire mais c’est une aide nécessaire, indispensable. »

Distribuée quelques jours avant la fête de Tabaski***, elle a ainsi permis aux enfants et à leurs parents de célébrer ce moment de partage. « Merci à vous d’avoir rendu cela possible. Mes enfants étaient heureux d’avoir du bon riz pour Tabaski. C’était important pour nous de vivre ce moment de bonheur malgré les difficultés », confie Belem.

Appel à la solidarité : maintenir l’aide pour préserver des vies

Inquiet pour l’avenir de son pays et constatant le retrait progressif de l’aide internationale en raison de l’instabilité politique, l’abbé Fidèle Rodrigue Sanon plaide pour que des opérations de soutien alimentaire continuent d’être menées le temps de trouver des solutions de long terme pour assurer la sécurité et le bien-être des populations. « Cette aide est indispensable pour la survie de nombreux Burkinabés. »

*CEPMR : Commission épiscopale pour la pastorale des migrants et des réfugiés
CICM : Commission internationale catholique pour les migrations

** 40,1 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté selon la Banque mondiale.

*** 70 jours après le Ramadan, l’Aïd el-Kebir appelée dans les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale Tabaski est largement célébrée au Burkina Faso qui compte plus de 60 % de musulmans.

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