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café social au Tadjikistan : des jeunes en situation de handicap en train d'apprendre à cuisiner
De jeunes stagiaires en plein apprentissage.

Café social au Tadjikistan : « J’aime cet endroit. Je m’y sens bien »

Des jeunes en situation de handicap mental ou ayant des troubles du spectre autistique accèdent à la formation et à l’emploi grâce au café social de notre partenaire Iroda, aménagé dans un quartier attractif de Douchanbé. L’histoire de Shakhnoza en est une belle illustration

L’équipe de rédacteurs. Publié le
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À Douchanbé, capitale du Tadjikistan, Shakhnoza, 19 ans, franchit chaque matin les portes du café social The Friends’ house1, sourire aux lèvres. Après une période de formation aux côtés d’une dizaine d’autres jeunes, elle y est désormais employée. Une première expérience professionnelle qui la rend fière : « J’ai appris à cuisiner, à faire le ménage et laver la vaisselle, à pré­parer le café et le servir aux clients, confie la jeune femme en situation de handicap. Je suis tellement heureuse de pouvoir travailler et gagner de l’argent. »

Un parcours de formation adapté et valorisant

Dans un pays où les personnes porteuses d’un handicap ou d’un trouble du développement sont encore trop souvent stigmatisées et accèdent peu à l’emploi, le café d’Iroda, soutenu par le BICE, pro­pose un modèle innovant. Un lieu d’apprentissage, d’emploi et de sen­sibilisation, unique au Tadjikistan.

Depuis son ouverture en juillet 2023, 40 jeunes ont déjà été formés en cuisine et/ou en salle, lors d’ate­liers puis d’un stage, encadrés par des professionnels. Parmi les savoir-faire développés : la préparation de salades, de muffins sucrés et salés, ou de plats traditionnels tels que le plov2, l’enregistrement d’une com­mande, le service et le nettoyage.

« Ils acquièrent aussi des compé­tences sociales essentielles : la ponc­tualité, le travail en équipe, la gestion du temps, la communication, pré­cise Lola Nasriddinova, directrice d’Iroda. Nous les préparons au mieux pour leur futur emploi, en adaptant toujours la formation aux capacités et au rythme de chacun. À l’issue du stage, les jeunes sont accompagnés par notre association pour trouver un travail. »

Un café pensé pour le confort de chacun

Comme neuf autres de ses cama­rades, Shakhnoza a, elle, été recrutée comme assistante par le café, qui souhaitait, quelques mois après son ouverture, renforcer son équipe. Une joie pour la jeune femme : « J’aime cet endroit. Je m’y sens bien. » Il faut dire que ce lieu a été pensé pour que chacun y soit à l’aise. Aménagé dans un quartier attractif de la capitale tadjike et accessible à tous, y compris aux personnes en fauteuil roulant, il peut accueillir 50 clients. Et son aménagement moderne respecte les principes d’un environnement adapté aux personnes présentant des troubles du spectre autistique.

Des zones sensorielles y sont inté­grées : lumière douce, coussins, mobilier aux formes variées. Des systèmes de communication alter­natifs facilitent les échanges avec les clients et le menu est disponible en pictogrammes. Un coin jeu est également prévu pour les jeunes enfants, afin que les parents pro­fitent pleinement de leur visite.

Faire évoluer le regard sur le handicap

« Nous voulions que cet espace accueille aussi bien des personnes avec que sans besoins spécifiques. Cela fonctionne, nous en sommes très heureux. Plus de 2 000 clients ont franchi la porte de notre café social depuis son ouverture. Cela contribue à une meilleure acceptation des dif­férences, réduit les préjugés, explique Lola Nasriddinova. Les événements de sensibilisation que nous organi­sons renforcent aussi cette dyna­mique, en favorisant les échanges et les réflexions autour de l’inclusion socioprofessionnelle. »

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1- La maison des amis
2- Plat à base de riz pilaf, viande et légumes

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