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exposition des oeuvres des jeunes Colombie
Exposition de dessins et peintures réalisés par les jeunes © RTC
Publié le

Colombie. L’art au service des jeunes en rupture sociale

Offrir à de jeunes Colombiens issus de parcours vulnérables un tremplin vers un avenir meilleur grâce à l’art, tel est le projet développé par la congrégation des Religieux Tertiaires Capucins et soutenu par le BICE.

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« La pratique artistique est un réel moteur de résilience et d’inclusion, explique Sandy, chargée du projet GRAFOS-AL auprès de la congrégation des Religieux Tertiaires Capucins (RTC). Nous utilisons le théâtre notamment, depuis 2019, afin d’aider les jeunes que nous accompagnons à s’exprimer, à se reconstruire. Les résultats sont très intéressants. Dans le cadre du projet mené actuellement avec le BICE, ce volet psychosocial existe donc toujours, mais nous y avons ajouté une nouvelle composante. L’art permet aussi aux jeunes de s’insérer sur le plan professionnel. »

Forts de leur longue expérience dans la prise en charge d’enfants en conflit avec la loi et d’enfants exposés à différentes formes de violences, les RTC ont constaté la nécessité d’aider ces jeunes à développer une activité et à devenir indépendants sur le plan économique. « Même s’ils suivent des formations artisanales et/ou des remises à niveau scolaires dans nos clubs Amigó*, beaucoup ne trouvent pas de travail à leur sortie. C’est souvent très difficile à vivre pour eux, décourageant, et cela ne les aide pas à se positionner dans la communauté. »

Les actions mises en place au cours de ce projet

Grâce à ce projet de six mois (novembre 2024-avril 2025), 40 filles et 20 garçons de 12 à 21 ans bénéficient d’un accompagnement thérapeutique et professionnel qui favorise leur réinsertion. Pour ce faire, plusieurs actions sont mises en place :

Pratique artistique : théâtre, chant et danse notamment

L’art aide ces jeunes, souvent marqués par des expériences de violence, d’exclusion scolaire et de précarité familiale, à redonner du sens à leur parcours personnel, à reprendre confiance en eux et en les autres, à explorer leurs talents.

Formation à des savoir-faire artistiques

Trois ateliers permettent aux bénéficiaires d’apprendre l’impression du textiles (t-shirts, casquettes…), la sérigraphie sur supports variés (tasses, thermos…) et la reliure artisanale (agendas, carnets…). Tout en intégrant de nouvelles compétences techniques, les bénéficiaires sont encouragés à développer leur créativité. L’objectif étant que cette activité génératrice de revenus représente aussi un moyen d’expression.

Commercialisation des produits créés

L’entreprise sociale et artistique GRAFOS AL, fondée par les RTC, sera consolidée grâce à l’accroissement du nombre de créateurs et à un travail pour améliorer sa notoriété. Le projet prévoit la création de produits personnalisés susceptibles d’intéresser différents secteurs : des produits sportifs (vêtements et accessoires), des objets publicitaires pour les entreprises, des affaires scolaires (agendas, blocs-notes…).

Organisation d’une exposition

Organisée en fin de formation, l’exposition El Arte transforma permettra aux jeunes de présenter et vendre leurs réalisations à un large public (particuliers, entreprises, institutions…). Cet événement participera à modifier le regard que la société porte sur ces jeunes en rupture sociale, anciens enfants en conflit avec la loi ou à risque de l’être. Il sera aussi l’occasion d’établir des réseaux de soutien à long terme, essentiels pour la durabilité de l’entreprise GRAFOS-AL.

Un modèle durable à reproduire

Cette initiative, qui s’inscrit donc dans une vision à long terme – faire de l’art un outil de réinsertion sociale et de développement économique pour une jeunesse trop souvent marginalisée – pourrait servir de modèle. Au regard des premiers résultats positifs. Car elle offre une réelle alternative durable et créative aux cycles de précarité.


*A Bogota, au sein de 9 centres ouverts et de 3 internats, appelés clubs Amigó (du nom du fondateur de la congrégation), les RTC prennent en charge des enfants et adolescents vivant dans des conditions de vulnérabilité extrême, souvent marquées par la violence. Ces jeunes leur sont confiés par l’Institut colombien du bien-être familial (ICBF), via le Défenseur de la famille ou par le Système de responsabilité pénale pour adolescents (SRPA).

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