Le droit à la vie, à la santé et à l’alimentation indissociables dans la protection des enfants vivant avec le VIH-SIDA.
Dans le cadre de la 19e session du Conseil des Droits de l’Homme, le BICE, conjointement avec d’autres ONG, a réaffirmé l’urgence de considérer la situation alarmante des enfants vivant avec le VIH-SIDA et les maladies co-infectieuses telles que la tuberculose et de mettre en œuvre dans les plus brefs délais la Déclaration politique sur le VIH et le Sida de 2011 de l’ONUSIDA.
Selon les statistiques présentées par l’ONUSIDA et l’OMS dans le Rapport sur la protection des droits de l’homme dans le contexte de l’infection par le VIH et du SIDA, environ 2 millions d’enfants vivent actuellement avec le virus de l’immunodéficience humaine. Seuls 22% ont accès à des traitements antiviraux adéquats. 50% des enfants non traités meurent avant leur deuxième anniversaire et le taux de mortalité atteint 80% lorsque l’enfant atteint sa cinquième année. Nos interventions ont rappelé également que 90% des enfants infectés naissent de mères qui n’ont jamais été dépistées ou qui n’ont jamais reçu de traitements prophylactiques pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant.
De nombreux obstacles freinent encore une mise en œuvre adéquate des directives internationales et des plans spécifiques d’aide aux enfants atteints par le VIH/SIDA principalement dans les pays pauvres. Citons entre autres causes : la non-accessibilité et le coût élevé des doses d’antirétroviraux, le coût élevé des tests de dépistage pour les enfants en bas âge ainsi que le manque de personnel spécialisé dans les systèmes de santé.
Lors de notre intervention, nous avons également insisté sur l’importance du lien entre alimentation et problématiques de santé. Le droit à l’alimentation ne peut pas être réduit simplement au droit à ne pas mourir de faim. L’alimentation est intrinsèquement liée au droit à la santé et au droit à la vie. Il est maintenant prouvé qu’une alimentation adéquate est nécessaire pour maintenir un système immunitaire performant et pour optimiser les chances de succès d’un traitement médical et ceci spécialement dans le cas d’un traitement du VIH/SIDA.
Lors des Dialogues interactifs de cette session, nous avons donc invité la Haute Commissaire aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, à prendre des mesures concrètes pour favoriser un accès universel aux tests de dépistage et aux traitements dans le cas particulier des enfants vivant avec le VIH/SIDA. Nous avons également pressé le Rappporteur spécial sur le droit à l’alimentation, M. Olivier de Schutter d’organiser d’urgence avec le Rapporteur spécial sur le droit à la santé une conférence publique ainsi que d’élaborer un rapport conjoint sur cette question.