Cette délégation était composée de membres de la police nationale, d’enquêteur, de pédiatre, d’un représentant du Ministère de la Santé et d’une ONG locale. Tous s’étaient déplacés pour découvrir les dispositifs nécessaires à la création d’une unité d’audition réservée aux enfants victimes de maltraitance dans leur ville.
La nouvelle unité d’audition à Odessa
Le partenaire du BICE, Women’s Consortium of Ukraine avait au préalable réalisé un état des lieux en Ukraine où de telles unités n’existent pas encore. Il avait identifié Odessa comme ville pilote pour une première implantation :
- les problèmes de maltraitances et d’abus sexuels sur les enfants y étaient nombreux,
- les autorités locales se montraient réceptives au projet.
Le voyage d’étude organisé par le BICE et son partenaire locale avait pour but d’expliciter les méthodes d’audition et de montrer le fonctionnement d’unités en service.
La délégation a ainsi pu, dans un premier temps, rencontrer des représentants de La voix de l’enfant association très engagée dans la défense et l’écoute des enfants en détresse et qui recense l’ensemble des bonnes pratiques pour une audition bienveillante.
Elle a ensuite visité l’unité d’accueil médico judiciaire pédiatrique d’Orléans avec le responsable de la Brigade des mineurs, puis l’unité médico judiciaire de Versailles.
Ce voyage d’étude donnera lieu à un rapport. Si partenaires et autorités s’accordent sur le protocole de coopération multidisciplinaire, installation et formation pourront alors débuter pour une mise en service effective de l’unité au sein de l’hôpital au cours de l’année.
Créer des conditions d’audition conformes aux droits et à la protection des enfants
Cette nouvelle unité d’audition pour enfants victimes sera la première en Ukraine à se conformer à la Convention de Lanzarote qui rappelle que « les enquêtes et procédures pénales doivent se dérouler dans l’intérêt supérieur et le respect des droits de l’enfant [en adoptant] une approche protectrice des victimes et en veillant à ne pas aggraver le traumatisme subi. »
Elle appliquera les protocoles énoncés par La voix de l’enfant, qui permettent d’obtenir de l’enfant victime un témoignage fiable et utile à la justice et évitent de le victimiser une seconde fois. Parmi ces bonnes pratiques, on peut citer :
- l’interrogatoire de l’enfant à l’hôpital et non au poste de police,
- le recueil rapide et en une seule fois de l’ensemble des éléments nécessaires à l’enquête,
- l’enregistrement de la déposition de l’enfant,
- la formation des policiers à la prise de déposition auprès des enfants
- la mise en place d’un dispositif de vitres teintées qui permette à un groupe d’enquêteurs, de pédiatres et de psychologues de suivre et de guider l’interrogatoire à distance.
Pour en savoir plus sur les méthodes d’audition des enfants victimes :
- Livret de La voix de l’enfant
- Le texte de la Convention de Lanzarote