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Inde Projet formation résilience dans une école
© Veronica Hurtubia

Éducation. Prévenir les violences et promouvoir l’égalité en Inde rurale

Dans le district rural de Krishnagiri à l’ouest du Tamil Nadu, le projet de dix mois « Graines d’espoir : pour une culture des droits de l’enfant » a commencé en juin 2025. Description.

L’équipe de rédacteurs. Publié le
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Faire évoluer les mentalités et les pratiques éducatives afin de garantir à chaque enfant le respect de ses droits et un accès équitable à l’éducation, tel est l’objectif de ce projet porté par l’école internationale Vanaprastha située à Mugulapalli et soutenu par le BICE. Une initiative essentielle dans cette zone rurale où les inégalités sont fortes et les discriminations persistantes, à l’égard des filles notamment.

Une région confrontée à de multiples défis

Dans le district de Krishnagiri, plus de 45 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition. Ce pourcentage atteint52 % dans les zones rurales, selon l’enquête nationale sur la santé familiale 2019-21. Même si des progrès ont été réalisés ces dernières décennies, le taux d’abandon scolaire est lui aussi élevé, notamment chez les filles. En cause : les mariages précoces, le travail des enfants et les discriminations de genre encore profondément enracinées. Notons par exemple que le taux d’alphabétisation chez les hommes est estimé à 86 %, contre 73 % chez les femmes.

Face à ces défis, l’école Vanaprastha, fondée sur des valeurs catholiques mais ouverte à toutes les confessions, s’érige en lieu d’apprentissage, de respect mutuel et de cohésion sociale, grâce à une pédagogie fondée sur la paix (Shanti). Elle s’inscrit ainsi pleinement dans l’Objectif de développement durable n°4 de l’Agenda 2030 des Nations unies, qui vise une éducation de qualité, équitable et inclusive.

Favoriser l’effectivité des droits de l’enfant

Dans le cadre plus spécifique de ce projet, soutenu par le BICE, l’école poursuit trois objectifs : la prévention des violences éducatives et familiales, le développement d’une culture de respect au sein des communautés et la réduction du décrochage scolaire.

Pour ce faire, diverses activités sont menées auprès :

  • des 1 305 élèves de l’école (dont 636 filles et 669 garçons âgés de 3 à 18 ans) ;
  • des 35 enseignants (majoritairement des femmes) ;
  • et de 50 parents, leaders respectés dans leurs communautés.

Former les enseignants à la prévention des violences

Grâce à un programme de 45 heures de formation, les enseignants apprennent à identifier les différentes formes de violences, dont certaines sont encore aujourd’hui banalisées ou difficiles à détecter. Ils apprennent également à utiliser les livres sans texte, outils pédagogiques innovants, pour aborder ce sujet avec les élèves. Ces ouvrages, qui racontent une histoire uniquement par l’image, permettent en effet aux enfants et aux adultes d’aborder des questions sensibles comme la violence ou les inégalités, sans barrière de langue ni de niveau scolaire. Ils favorisent l’expression des émotions.

Inde Projet formation résilience dans une école
© Veronica Hurtubia

Menée par l’association Realmonte et l’Université catholique de Milan, partenaires du BICE, cette formation sera suivie par des rencontres régulières en ligne afin de renforcer les acquis des enseignants, d’échanger sur les ateliers mis en place avec les élèves et de travailler sur la création d’un livre original adapté au contexte local.

Sensibiliser les enfants et les familles

Des ateliers de lecture par tranches d’âge (3-6, 6-9, 10-13 et 14-18 ans) seront menés par les enseignants, assistés de deux bénévoles de l’université de Milan. L’objectif étant de donner aux élèves les moyens de reconnaître et signaler les cas de violence au sein de leur école, de leur famille et de leur communauté. Quatre ateliers par groupe sont programmés. Les 10-18 ans participeront de surcroît à une cinquième session afin de rassembler leurs idées en vue de créer un livre silencieux qui reflète leurs réalités.

Parallèlement, des séances sur les droits de l’enfant seront organisées en direction des parents. Elles viseront à sensibiliser les participants à une culture du respect et de la bientraitance, à l’égalité fille-garçon et à lutter contre le décrochage scolaire. « Il est important que les parents prennent conscience qu’empêcher un enfant de poursuivre sa scolarité pour le marier ou le faire travailler, est une forme de violence et le prive de la possibilité de choisir son avenir », souligne le partenaire indien du BICE.

En mobilisant parents, enseignants et élèves autour de la prévention des violences et de la défense des droits de l’enfant, cette approche intégrée contribue à renforcer la cohésion sociale et favorise un changement durable.

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