D’après cette « Étude nationale sur la violence contre les enfants en Géorgie », 54% des enfants vivant en famille étaient victimes de violences physiques et 59% de violences psychologiques. Les chiffres s’élevaient respectivement à 71% et 61% pour les enfants en institution.
Face à ce constat terrible, la protection de l’enfant en Géorgie est devenue une priorité pour le gouvernement. La première phase de la réforme de l’Aide Sociale et de la Protection de l’Enfant en Géorgie est allée dans ce sens.
- Les enfants victimes de maltraitance ainsi que leur famille ont droit à un abri sûr,
- Les organisations, qui travaillent auprès des enfants, ainsi que les citoyens en général, ont obligation de signaler tout cas de maltraitance sur des enfants.
Grâce à ces mesures, le nombre de cas signalés augmente de 70 à 100% chaque année depuis 2010.
Toutefois, les centres sont encore trop peu nombreux pour accueillir les petites victimes. De plus, leur personnel est insuffisamment formé pour apporter un soutien psychologique et une prise en charge efficaces. Les Géorgiens n’ont pas pris conscience de l’ampleur du problème : en 2013(¹), 45% d’entre eux estimaient toujours, qu’en matière d’éducation, la maltraitance des enfants était tolérable.
Le BICE s’engage auprès de PHF pour la protection de l’enfant en Géorgie
Le projet développé par PHF, avec l’appui et le soutien de la Commission européenne, de l’État géorgien, du BICE et de nombreux partenaires locaux, entend contribuer de manière significative à la Réforme de l’Aide Sociale et de la Protection de l’Enfant en Géorgie. Il s’appuie, pour cela, sur 3 axes d’actions :
- La création de 3 centres pour la défense des enfants et des jeunes (à Zougdidi, Batoumi et Tbilissi). Ces centres accueillent les enfants victimes de maltraitance avec leur famille et leur procurent un soutien multidisciplinaire et plurisectoriel : psychologique, clinique, juridique et financier si besoin. Une ligne d’assistance téléphonique aux victimes est également mise en place.
- La formation des acteurs-clés de la protection de l’enfant : travailleurs sociaux, psychologues, policiers, médecins. Ces formations et ateliers permettent à chaque professionnel de mieux identifier et accompagner les enfants victimes, mais également de développer une approche de travail en réseau pluridisciplinaire.
- La sensibilisation du grand public : distributions de brochures, campagnes télé, presse, radio, web, événements phares… Les Géorgiens doivent prendre conscience de l’importance de dénoncer les violences faites aux enfants. C’est l’élément décisif dans ce processus de lutte contre les maltraitances.
Ce projet de protection de l’enfant en Géorgie sera contrôlé et évalué tout au long de sa durée. Il servira ainsi de base, tant au niveau des instances internationales que gouvernementales, pour juger de l’évolution de la situation des droits de l’enfant dans ce pays.
Activités
- Accueil et soutien des enfants victimes de maltraitances et de leur famille
- Ouverture d’une ligne d’assistance téléphonique pour faciliter le signalement des enfants victimes de violences
- Renforcement des capacités des acteurs clés dans la prévention des abus ainsi que de l’identification et l’accompagnement des enfants victimes
- Sensibilisation du grand public à la lutte contre les maltraitances