Située au sud-ouest d’Haïti, l’école Champagnat des Maristes* joue un rôle clé dans l’éducation des enfants issus de familles en situation de grande vulnérabilité. Et s’attache notamment à faire reculer le recours au système Restavek. Ce mécanisme de servitude, profondément ancré dans les habitudes culturelles et socio-économiques haïtiennes, persiste principalement en raison de la pauvreté extrême qui touche plus d’un quart de la population.
Qu’est-ce que le système Restavek, forme contemporaine d’esclavage ?
Les parents démunis, en particulier ceux des zones rurales, envoient leurs enfants âgés entre 5 et 16 ans dans des familles aisées, avec l’espoir qu’ils recevront nourriture, soins et éducation. Mais la réalité est souvent tout autre. Les enfants se retrouvent fréquemment victimes des pires formes d’exploitation et d’abus. Contraints à effectuer des tâches domestiques épuisantes, sans rémunération, sujets à des violences physiques et psychologiques, privés d’éducation.
Mobilisés contre ce fléau, les Frères Maristes offrent un environnement éducatif inclusif et stimulant aux élèves dans leur établissement de Jérémie. Ils se concentrent notamment sur la transmission des enseignements de base et de compétences professionnelles. Des apprentissages nécessaires pour accéder à des conditions de vie meilleures.
Un appui alimentaire en complément des actions éducatives
Le projet, déployé avec le soutien du BICE, vient renforcer ces actions. Au regard de la malnutrition dont souffrent la majorité des enfants scolarisés, il s’est en effet avéré primordial de proposer quotidiennement un repas nutritif au sein de l’école. « Cela améliore nettement l’état nutritionnel et la santé des enfants, réduit les taux d’absentéisme et d’abandon scolaire, et fait ainsi reculer le système Restavek, expliquent les Frères Maristes. Sans oublier qu’un apport alimentaire quotidien accroît la concentration et les résultats scolaires des bénéficiaires. »
Détails du projet de six mois
Le projet d’une durée de six mois, d’octobre 2024 à mars 2025, se concentre ainsi sur les actions suivantes :
- Achat d’aliments locaux de saison afin de soutenir l’économie du territoire
- Mise en place de repas nutritifs variés, intégrant des aliments riches en nutriments essentiels.
- Distribution quotidienne de repas à 125 enfants, âgés de 6 à 16 ans.
En favorisant la croissance intégrale des élèves et en contribuant à rompre le cycle de la pauvreté, ce projet renforce l’engagement de nos deux institutions envers l’éducation et la protection des plus démunis.
* Du nom du fondateur de la congrégation, le frère Marcellin Champagnat.
