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« Il faut créer une large alliance éducative »

À l’occasion de la Journée des droits de l’homme, le 10 décembre, l’Université catholique de Milan, les frères La Salle et le BICE ont organisé une conférence en ligne dédiée au droit à l’éducation. Et ce, afin de répondre au pacte éducatif mondial lancé par le pape François fin 2019. Intitulée « Il faut un village pour élever un enfant », elle a notamment présenté quatre pratiques éducatives en œuvre en Australie, au Guatemala, au Mozambique et au Paraguay. Et souligné l’importance de la coopération internationale.

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Une coopération basée sur la responsabilité et la solidarité

« La coopération internationale est fondamentale pour promouvoir le Pacte éducatif mondial, a insisté Domenico Simeone, doyen de la faculté des Sciences de l’éducation de l’Université catholique de Milan. Mais nous devons repenser les principes sur lesquels la coopération s’appuie afin qu’elle soit véritablement fondée sur l’éthique de la responsabilité et le principe de solidarité. » Pour changer les relations entre le « Nord » et le « Sud », il est ainsi nécessaire que le développement soit reconnu comme un droit et non comme un acte de générosité. « Nous avons besoin de dialogue et de confiance entre tous les acteurs sur le terrain. La coopération internationale doit garantir que chacun, par l’éducation, puisse développer des valeurs universelles telles que la dignité humaine, l’égalité des droits, la justice sociale, la solidarité internationale dans un esprit de responsabilité universelle commune et partagée. Et ce, bien sûr, dans le respect des différentes traditions culturelles. »

Le droit à l’éducation du Paraguay au Mozambique

Trois partenaires locaux du BICE ont présenté, lors de la conférence, leurs projets éducatifs inclusifs et innovants. Dans lesquels l’écoute de l’élève joue un rôle central. Au Paraguay, Callescuela a décrit le projet Écoles sans Murs lancé avec le BICE en juillet dernier. Son objectif ? Favoriser une éducation de qualité dès le plus jeune âge ; et aider les enfants qui travaillent déjà à se maintenir dans le système scolaire. Pour cela, Callescuela propose notamment aux plus petits (1-5 ans) des espaces éducatifs et récréatifs informels ; organise des cours de soutien scolaire pour les 6-17 ans ; leur met à disposition le matériel éducatif nécessaire (salle informatique, bibliothèque…) ; ou encore sensibilise les familles à la parentalité positive et à l’égalité des genres.

Le Bureau des droits de l’homme de l’archevêché du Guatemala a lui décrit le programme Tuteurs de résilience développé avec le BICE, en partenariat avec l’université catholique de Milan. Pilier de l’accompagnement des enfants en situation de vulnérabilité, la résilience les aide en effet à trouver en eux les ressources nécessaires pour cicatriser leurs blessures visibles et invisibles. Au Guatemala, ce programme a la particularité de s’adresser à des professionnels de l’enfance et de l’éducation de plusieurs pays : le Guatemala, le Salvador et le Honduras. Des pays, confrontés à la pauvreté et à la violence, et où les conditions de vie sont très difficiles.

Après le passage du cyclone Idai en 2019, ce programme Tuteurs de résilience a également été mis en place, avec les Frères des écoles chrétiennes, au Mozambique, l’un des 10 pays les plus pauvres au Monde.

Les disparités éducatives exacerbées par la crise sanitaire

Avec la pandémie, la création d’une « large alliance éducative », comme l’a demandé le Pape, semble d’autant plus urgente. La crise a en effet exacerbé les disparités éducatives existantes. Un grand nombre d’enfants, de jeunes et d’adultes parmi les plus vulnérables – les habitants des zones pauvres ou rurales, les filles, les réfugiés, les personnes en situation de handicap et les personnes déplacées de force – risquent de ne pas reprendre leur scolarité. 23,8 millions d’enfants et de jeunes, selon les estimations des Nations unies.

Selon Domenico Simeone, il est impératif dans ce contexte de redéfinir « le modèle de développement qui doit être promu par l’éducation », « de renouveler la passion pour une éducation ouverte et inclusive », « de former des personnes capables de reconstruire le tissu des relations pour une humanité plus fraternelle ». Et afin que l’éducation reprenne toute sa place dans les sociétés, il faut faire comprendre aux gouvernements que former les jeunes générations n’est pas une dépense, « mais un levier pour la croissance et le développement d’un peuple ».

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