Les conflits armés dans les provinces du Nord et Sud-Kivu ainsi que dans la Province Orientale perdurent avec leurs conséquences tragiques, comme l’enrôlement de force d’enfants dans les groupes et forces armés. Le BNCE, partenaire du BICE, continue à être sollicité pour recueillir des enfants qui en sortent.
Le BICE travaille depuis 2004 en RD Congo pour démobiliser des enfants des groupes armés, les réhabiliter et les réinsérer dans leur famille et dans la société. Officiellement, ce programme a pris fin en 2011, notamment car le problème était devenu moins sensible dans le pays ; les fonds disponibles ont donc été alloués à d’autres projets sensibles.
Néanmoins, la recrudescence des combats depuis l’an dernier a fait resurgir la question des enfants soldats. Le BNCE, qui opère sur place les programmes et projets en partenariat avec le BICE a donc décidé, malgré l’absence de fonds spécifiques, de maintenir des actions d’urgence pour certains de ces enfants qui leur sont confiés en l’absence de toute autre solution.
En 2012, suite à des actions communes menées par le BICE / BNCE, l’UNICEF et la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo), une cinquantaine d’enfants ont ainsi pu sortir des groupes armés et être accueillis plusieurs mois. Ils ont en outre bénéficié d’un accompagnement psychologique et social, pour les aider à retrouver leur place dans leurs communautés.
Actuellement, vingt-huit nouveaux enfants sont accompagnés par les équipes à Kananga. Ces enfants soldats âgés de 14 à 17 ans proviennent de huit localités du Nord-Kivu, dont Kitshanga, Rutshuru et Buiza.
“On nous avait arrêtés pour transporter des munitions des militaires. Quand nous sommes arrivés, ils nous ont forcés à intégrer les FARDC (forces armées). Mais moi je n’aime pas, je veux rentrer chez moi“, témoigne l’un d’eux à la radio locale Okapi.
Il faut rappeler que ce recrutement forcé contraint les enfants à abandonner leur vie, leur famille et leurs études. Une fois dans les rangs, ils sont emmenés sur les différents fronts, au péril de leur vie. Le recrutement influe négativement sur le développement physique et psychologique des enfants. Dans l’armée, ils sont victimes de graves maltraitances physiques et morales. Ils sont bien souvent obligés de consommer des stupéfiants avec ce que cela comporte comme conséquences.
Le BICE continue à alerter sur cette situation dramatique et notamment lors du dernier Comité des Droits de l’Enfant.
Photo © Yao Agbeste – BICE