À Zougdidi, une petite ville près de la frontière avec l’Abkhazie, les services et compétences du centre de défense des enfants et des jeunes victimes de violence sont largement reconnus et appréciés par la population. Il faut dire que l’accompagnement psychologique qui y est proposé par l’association Tanaziari, sous la supervision de PHF, tout comme les actions de prévention, sont très efficaces. « Depuis sa création il y a deux ans, les enfants victimes de maltraitance savent où demander de l’aide. Et nous aussi, nous savons à qui les adresser. Alors qu’avant, nous ne pouvions que compatir à leur détresse derrière laquelle nous devinions des situations familiales extrêmement difficiles », témoignait en septembre un enseignant.
Prise en charge globale des enfants
Entre juillet et décembre 2019, les travailleurs sociaux et psychologues du centre ont enregistré 55 nouveaux cas de maltraitance physique et/ou psychologique. Parmi ces victimes, 13 avaient moins de 6 ans, 26 entre 7 et 12 ans, 14 entre 13 et 18 ans et 2 entre 19 et 21 ans. Tous bénéficient d’un suivi par un psychologue. Quelque 45 parents ont également été reçus en consultation afin d’assurer une prise en charge globale des enfants. Les familles sont ainsi sensibilisées aux dangers des châtiments corporels et des violences verbales et physiques.
« Dans cette région montagneuse, éloignée de tout et qui accueille depuis le conflit armé de 2008 un nombre important de personnes déplacées, les traditions patriarcales restent très fortes et beaucoup d’enfants subissent des situations de violence et d’abus. Le travail de sensibilisation mené auprès des familles et du grand public par le centre permet de changer les mentalités. Il est primordial », souligne Diana Filatova, en charge du projet au BICE.
Plus de 1 800 enfants et adultes sensibilisés pour changer les mentalités
Une réalité qui pousse la structure à multiplier les actions d’information et de prévention auprès de différents publics. Au cours des six derniers mois de 2019, elle a mené deux campagnes grand public. Informant ainsi plus de 1 000 personnes. L’objectif était d’apprendre au plus grand nombre à identifier les différentes formes de violence pour mieux s’en protéger. Elle a également organisé huit réunions d’information dans les écoles publiques de différentes municipalités. Plus de 800 enfants y ont participé.
Financement exceptionnel du BICE Le BICE s’était engagé dans ce projet de lutte contre la maltraitance infantile en Géorgie pour une période allant de 2016 à 2019. L’objectif étant que les centres, une fois lancés, deviennent autonomes et réunissent eux-mêmes les fonds nécessaires à leur fonctionnement. Toutefois, le centre de Zougdidi n’est pas parvenu à réunir l’intégralité des fonds pour l’année scolaire 2019-2020. Le BICE lui a donc versé une aide exceptionnelle de 10 000 euros. Ce soutien permet de garder le centre ouvert pour tous les enfants qui ont tant besoin d’écoute et de suivi. Pour l’année scolaire 2020-2021, la commune s’est déjà engagée à en assurer le financement. La pérennité de ce lieu est donc assurée. |