« J’ai écouté Thomas d’Aquin avec attention nous parler des formations professionnelles que Peder met en place dans ses centres et de la façon dont cela est fait. Je trouve cela très intéressant. Cela pourrait être une bonne initiative dans la région de Preah Sihanouk où nous travaillons. » Tith Davy, directrice d’Opération Enfants du Cambodge (OEC), participe depuis lundi 31 octobre à un séminaire à Paris avec l’ensemble des partenaires du projet multi-pays Écoles sans murs et les équipes du BICE. Un rendez-vous dont l’un des objectifs est le partage de bonnes pratiques, d’idées innovantes. La valorisation des échanges sud-sud.
Échanges d’idées et de bonnes pratiques pour favoriser l’accès à l’éducation
Pendant cinq jours, les partenaires du Cambodge, du Guatemala, du Paraguay et de la République démocratique du Congo ont ainsi pu échanger autour de thématiques variées en lien avec l’éducation. Quelques exemples. L’approche genre a été discutée à partir de l’exemple des ateliers de masculinité positive mis en place en RDC par Ghovodi, suivi par Peder. Ces ateliers, dont l’objectif est de faire évoluer les mentalités vers davantage d’égalité entre les hommes et les femmes, accueillent tout d’abord d’un côté des hommes et jeunes hommes, de l’autre des femmes et jeunes filles. Puis les séances deviennent mixtes. Et chaque rencontre s’organise autour des expériences des participants, de ce qu’ils ont envie de dire sur une thématique précise (scolarisation des filles, partage des tâches, gestion du budget, etc.). « Ce travail de sensibilisation, le fait de réussir à agir sur l’ensemble de la sphère familiale est très inspirant », souligne notamment Julia Cardozo de Callescuela au Paraguay.
Autres sujets développés :
- Le rôle essentiel des lieux de culture comme alternative à la rue pour de nombreux jeunes avec notamment l’exemple des bibliothèques, ludothèques et salles informatiques créées et gérées par nos partenaires au Guatemala et au Paraguay.
- L’approche droit avec la description par les participants de leurs différentes actions de plaidoyer menées dans le cadre d’Écoles sans murs.
- La politique de protection de l’enfant, son rôle et sa construction dans les quatre pays d’intervention.
- Ou encore les actions de promotion de la parentalité responsable avec deux experts internationaux qui ont respectivement illustré les avancées scientifiques en la matière et les enjeux de terrain.
Partager les difficultés rencontrées et élaborer des solutions
L’ensemble des échanges ont aussi été l’occasion pour chacun d’aborder les obstacles rencontrés sur le terrain, lors de certaines actions. La difficulté par exemple de se faire entendre lors des plaidoyers ou bien de faire évoluer les mentalités au sein de la cellule familiale en matière de parentalité responsable, d’égalité homme-femme lorsqu’un seul des parents participe aux actions de sensibilisation.
Pour chaque situation, des pistes de solutions ont pu être discutées entre tous les participants. « De quoi avancer, donner du courage, de la force pour toujours s’améliorer, progresser, explique Blanca Fuentes de la fondation guatémaltèque Pedro Poveda. C’est très enrichissant de découvrir des réalités, des cultures, des contextes différents et de voir ce que chacun met en œuvre pour atteindre notre objectif commun : l’accès à l’éducation des enfants les plus vulnérables. » Une rencontre fructueuse et un temps de réflexion essentiel pour élaborer des perspectives pour poursuivre le projet. « Un nouvel élan », précise Blanca Fuentes.
Mercredi soir, les cinq partenaires ont aussi pu présenter leur travail aux donateurs et amis du BICE et de son réseau à travers cinq documentaires de 10 à 20 mn lors d’une soirée organisée à la maison La Salle à Paris.