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Tchad : projet formation couture pour des jeunes filles

Tchad. La couture comme levier d’autonomie pour les filles

Le BICE s’associe aux frères maristes dans l’un des pays les plus pauvres au monde, le Tchad, pour mettre en œuvre un projet de formation en direction de jeunes filles.

L’équipe de rédacteurs. Publié le
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À Koumra, dans la province du Mandoul, au sud du Tchad, le BICE et les frères maristes lancent en janvier un programme de formation professionnelle en couture destiné à 60 jeunes filles âgées de 14 à 21 ans, déscolarisées ou n’ayant jamais été scolarisées.

Une jeunesse confrontée à la pauvreté et au manque d’éducation

Dans cette région, comme dans l’ensemble du pays, plus de 42 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le manque d’infrastructures éducatives de qualité y est particulièrement criant et le système scolaire peine à répondre aux besoins d’une population très jeune, les moins de 15 ans représentant plus de 40 % des habitants. « Dans ce contexte de grande précarité et d’accès limité à l’éducation, nombreuses sont les jeunes filles qui quittent l’école très tôt, voire ne la fréquentent jamais, sans aucune alternative », expliquent les frères maristes.

Majoritairement agricole, la région offre de surcroît peu de débouchés économiques. Sans formation ni perspective d’emploi, les jeunes n’ont souvent d’autre choix que de partir. Chaque année, près de 1 000 d’entre eux — filles comme garçons — quittent le Mandoul pour chercher du travail, souvent comme domestiques ou dans les mines, s’exposant ainsi à l’exploitation et à la violence.

« Ce projet de formation en couture permet de garder nos jeunes ici, leur apporte des compétences et contribue à réduire la pauvreté, souligne Ousmane, un habitant de Koumra. Il est essentiel car il participe à renforcer l’ensemble de notre communauté. »

Un projet structurant pour rester, apprendre et entreprendre

Une formation de 6 mois et un suivi de 3 mois

D’une durée totale de neuf mois (janv. – sept. 2026), l’initiative offre aux 60 bénéficiaires six mois d’apprentissage technique de la couture, des compétences en gestion, un accompagnement psychosocial et un kit de démarrage (machine à coudre, table de découpe, matériel divers) pour créer leur propre activité. Puis, trois mois d’accompagnement personnalisé pour soutenir les premières étapes de leur insertion professionnelle. « Ma fille a quitté l’école très jeune parce que nous ne pouvions pas payer les frais de scolarité. Ce projet lui donnera la possibilité d’apprendre un métier, de gagner sa vie et d’être respectée au sein de la communauté », se réjouit Nadia, 34 ans, mère de l’une des bénéficiaires.

Des actions de sensibilisation aux droits des filles

L’initiative comprend d’ailleurs un volet important de sensibilisation communautaire. Environ 2 500 personnes seront informées à travers des campagnes locales et des émissions de radio promouvant l’éducation des filles. Quelque 200 parents et leaders locaux participeront à des ateliers sur les droits des filles à l’éducation et à la formation professionnelle, à la reconnaissance de leur potentiel économique, ainsi qu’à une place plus juste et valorisée au sein de la société. Des actions qui participeront à faire évoluer les mentalités et à créer un environnement plus favorable à l’autonomisation des femmes.

En aidant les bénéficiaires à investir un secteur traditionnellement dominé par les hommes au Tchad, ce projet remet en question les normes de genre. Et permet aux participantes d’élargir leurs horizons et de diminuer significativement leur vulnérabilité au mariage précoce et à l’exploitation.

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